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20 juin 2013 4 20 /06 /juin /2013 19:17

 

Petit plaidoyer à l'usage des bien-pensants et autres Sociorésophiles.

 

  Bonjour à Ceux, Celles qui me suivent habituellement. Pour user d'une facile métaphore, disons que les Réseaux sociaux ressemblent au trajet  d'un fleuve au long cours. Nous en constituons, les uns et les autres, les nombreux et divers affluents. Tantôt nos eaux confluent en un unique cours, tantôt nous reprenons notre cheminement solitaire ou bien choisissons de nous joindre à d'autres eaux. Ceci, cette diversité, ces rencontres fortuites, ces voyages de concert, puis l'émiettement dans une rapide diaspora, comme si le peuple des eaux s'essayait à trouver son propre lit, ceci donc est à proprement parler fascinant.

  Tel affluent que l'on croyait perdu, soudain, se met à faire sa mince résurgence. Tel autre dont nous pensions qu'il ne nous rejoindrait jamais, se mêle aux eaux du delta auquel nous venons de confier notre destin. Cette liberté est belle. Cette liberté est précieuse. Mais, parfois, la nostalgie aidant, nous aimerions, encore, pour quelques jours, côtoyer des ruisseaux qui faisaient leur éblouissement de gouttes parmi l'aval du fleuve avant que d'arriver au terme du voyage et que la mer, devant nous, ouvre l'immensité de ses flots. Cela, cette perte, un jour, des Passagers, des Passagères nous la savons depuis toujours, sans doute la redoutons-nous, mais il nous faut bien apprendre à voguer sur l'Océan au large horizon, à la force de nos seuls bras.

  Nous sommes toujours seuls depuis notre venue sur la Planète bleue. Nous nous efforçons de croire que cette solitude n'est qu'une fable et, sans doute, l'est-elle puisque notre existence est une fiction que nous sommes venus dire à la face du monde. Mais, pour autant, notre nécessaire lucidité ne nous exonère pas de croire que des choses de l'ordre de la convivialité, du partage, de l'estime demeurent possibles. Nous rêvons tous d'une belle croisière, d'une échappée commune en direction de ce qui, qualifié d'utopie - cette si belle chose - nous appelle vers une réalisation plénière que, nous seuls, ne pourrions jamais atteindre. Cessons donc de croire que ramer ensemble ne peut se faire qu'à l'aune d'une galère. Nous sommes libres par destination. Il nous reste, individuellement ou bien collectivement à le vouloir. Et, certes, nous le voulons. Que ferions-nous, sinon, derrière les claviers de nos machines à attendre, les mains ouvertes tournées vers un ciel vide ? Le ciel est toujours habité, au moins,  par l'espace de nos rêves. Nous ne saurions facilement y renoncer !

  Il est bien souvent estimé, dans notre monde soumis aux dures lois d'une abstruse matérialité, que les comportements altruistes ne sont que fumée et poudre aux yeux. Et, pourtant, commencer à communiquer, jeter quelque filin auquel l'Autre peut se raccrocher, est déjà le début de quelque aventure à laquelle souscrire sans réserve. L'humanisme - ce beau et grand nom, ce magnifique concept que, déjà, la Renaissance fêtait avec l'ampleur due aux idées essentielles, continuons donc à le porter devant nous comme le ferions de notre propre étendard. Nous n'avons guère de tâche plus exaltante que celle de voir en l'Autre notre propre raison d'exister. Et, bien évidemment, sans l'Autre, nous ne figurerions pas sur la scène du monde. Ceci est un truisme, mais, bien souvent, les évidences ont-elles à être démontrées.

 

  En terme "sociorésophiles", cette pratique de l'altérité porte le terme "Créer un Groupe". Créons donc. Chacun y prendra ce qu'il voudra. Faisons-en une manière d'Auberge espagnole - Voyez "Les Copains d'abord" - , de caravansérail où chacun, selon son humeur, bénéficiera du gîte ou du couvert, ou bien des deux. Tout sera au choix. La convivialité, toute virtuelle - c'est l'alpha et l'oméga des Réseaux sociaux - ouvrira chacun au partage, à l'amplitude du regard. Et, si ces médias peuvent, un tant soi peu, disposer à l'humanisme, alors ils n'auront pas été créés en vain. Que nos détracteurs ne se réjouissent pas trop vite. Ne pas faire partie d'un Réseau social est, à l'évidence un droit absolu. Le droit d'appartenir à un Groupe aux dimensions encore plus vaste : l'univers n'a pas de frontières. 

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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 09:02

 

On n'aborde jamais un long texte qu'à la manière dont on courtise une maîtresse !

 

 

  A propos des textes classés sous la rubrique "Néo-fantastique". Les quelques textes qui vous sont proposés sont longs et, souvent, d'accès difficile. Ceci en raison de l'adoption de thèmes "extra-ordinaires" au sens strict et, ensuite du recours à une écriture non conventionnelle. Bien évidemment, qu'il s'agisse du Blog ou bien des Réseaux Sociaux, ce sont les textes les plus courts qui bénéficient de la meilleure audience. Ce fait s'inscrit, tout simplement, dans une pratique du média de type "journal". Aller à l'essentiel le plus vite possible. Cependant l'intérêt de ces supports consiste tout autant à permettre la diffusion de textes plus longs, plus étoffés, cherchant à se situer dans une certaine profondeur, en même temps que sont expérimentées de nouvelles façons d'aborder l'écriture. Pour les curieux qui seraient tentés d'aborder ces textes mais qui reculeraient devant l'ampleur de la tâche, des MORCEAUX CHOISIS sont publiés à leur intention, afin qu'ils se hasardent sur quelque sentier inhabituel.

  Pour tous les "boulimiques" de lecture, aussi bien d'ailleurs que pour les "anorexiques", qu'il nous soit permis, ici, de leur communiquer une petite astuce qui leur sera précieuse face à un texte dont ils redoutent la complexité ou bien la longueur. Voici comment procéder : ouvrir un livre qui suscite votre intérêt à n'importe quelle page et lire, au hasard, quelques extraits significatifs. Puis poursuivre cette exploration en maints endroits du texte afin que se dégagent quelques affinités, que se crée du désir. Ceci revient, en amour, à pratiquer le flirt plutôt que l'assaut et l'art de la guerre. Expérimenter ceci donne des résultats étonnants et "l'Aimée" révèlera ses charmes bien plus tôt qu'espéré !

  Afin de vous initier en toute simplicité à cette esthétique de l'approche et reprenant la formulation de la très célèbre et talentueuse Duras, "même en cas de détestation",  osez vous immiscer parmi la touffeur des pages. Sans doute beaucoup succomberont sous le premier assaut alors que d'autres poursuivront leur découverte avec quelque audace. Et ceci, l'impression que vous retirerez de votre lecture ne se révélera, au mieux, qu'au bout de quelques pages. Il en est ainsi du marathonien qui n'atteint son rythme et la production d'endorphines qu'après bien des foulées. Mais, pour user d'autres métaphores, sachez que l'on ne pratique jamais la "noire idole" (l'opium) que par petites touches successives. Il en est de même pour le poison dont on ne peut contourner la puissance mortifère qu'à confier son corps à une patiente mithridatisation.

  En guise d'instillation d'une veuve noire, sans doute repoussante, mais infiniment bien disposée à votre égard, voici un mince extrait tiré de "Fin de partie héliopolitaine" :

 

  "Siméoni sortit peu à peu de sa torpeur. "Bizarre, tout de même, se dit-il, cette impression de légéreté." Sa tête flottait en haut de son corps, menue, aiguë, infiniment mobile, surmontée de deux cils vibratiles, peut-être d'antennes métalliques; ses yeux étaient deux globes disproportionnés, divisés en un myriade de fragments sur lesquels ricochait la lumière."

 

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