A seulement t’apercevoir
Dans le tumulte du jour
Et c’est le feu qui
Dans mon âme
Fit son sabbat
Tu étais à la pointe des choses
Comme sont les étoiles
Dans le basculement
Nocturne
Simple sillage
Dans l’encre des songes
A peine entamais-tu un pas
Que d’autres s’ensuivaient
Dans une douceur de nacre
La braise de tes cheveux
Crépitait bien après
Que tu t’étais annoncée
Et ce semis de taches de son
Et ces yeux
Aux teintes de scarabée
Et la finesse des attaches
On eût cru avoir affaire
A une tige de cristal
Perçant l’ombre
De sa pointe subtile
On te disait Fille du Feu
Cette Delfica dont l’image
M’apparut sur
La Baie de Naples
Cette chimère dont ma folie
Ne parvint pas à s’emparer
Sauf ce poème
Sauf ces ratures
Sur la page blanche
Sauf ces stigmates rubescents
Qui creusent ma tombe
Alors qu’encore
Je crois être vivant
Mais peut-on survivre
A l’image
Brûlante de la beauté
Peut-on encore apercevoir
Dans le miroir
La face dévastée
De qui l’on n’est plus
Peut-on décemment se lever
Sans ennui et vaquer
Le long du temps
Aux choses immanentes
Qui fuient telles
Les feuilles mortes
Dans le vent d’automne
Ce signe avant-coureur
De l’hiver
De la neige qui attend
De nous ensevelir
Alors que les sarments
Craquent
Dans la cheminée
Que nos doigts gourds
S’essaient à saisir
L’invisible
Oui L’Invisible
Parle-moi Delfica
De toi
De cette tache carmin
Que tu fus un jour
Dans le luxe
D’une apparition
Oui parle-moi de Toi
Et demeure