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Depuis mon pays de pierres blanches, ce Jeudi 11Avril
Å toi qui vis si près des aurores boréales,
Décidemment, Solveig, je ne te laisserai nul repos. Est-ce un effet de l’âge ? Une nouvelle manie qui s’installerait sournoisement ? Un subit pincement au cœur que, seule, tu serais en mesure d’apaiser ? Peu importe l’origine, l’essentiel, ce mince fil d’Ariane, cette buée invisible qui nous mettent en relation, à l’abri des regards du Monde. Je ne sais si l’idée que je vais maintenant t’exposer est née du hasard, si elle résulte de quelque songe nébuleux, si elle est simple réalisation d’un vœu d’enfance. C’est égal, rien ne me laissera en repos tant que je n’aurai résolu de donner corps à cette « bouteille à la mer », lui trouver forme et contenu. Tout comme moi, tu sais que de vivants archétypes, suspendus au-dessus de nos têtes, dictent les pas de notre destin à notre insu et ceci est précieux. En serait-on conscients et notre esprit, encombré de ces décisions de l’exister, ne ferait que s’égarer, divaguer, perdre la trace d’un chemin dont, depuis toujours, nous pensions que nous étions les seuls à en tracer le futur. Au regard de tout ceci, nous sommes bien peu de choses et, bien sûr, se pose à nouveaux frais la question de notre liberté. Mais cessons d’épiloguer. Notre cible est ailleurs qui attend dans l’impatience.
Donc, cette antienne en tête, je n’ai eu de cesse, depuis que l’aube a pâli, de me mettre en quête de cette fameuse bouteille, afin que, lui correspondant enfin, quelque chose de concret, de palpable vînt se loger, tel l’iceberg, dans la partie émergée de mon imaginaire. Dans l’une de mes remises, éclairée par la lumière mesurée d’un clair-obscur, j’ai fini par deviner, à l’ombre de son faible éclat, cette présence qui n’attendait que d’être découverte. Saisissant la bouteille dont je n’avais plus nul souvenir, je sus immédiatement qu’elle était le site d’un événement rare puisque, aussi bien, je devais te la destiner selon un impératif auquel échapper aurait été simple forfaiture. Tu vois, mes décisions les plus ordinaires sont pesées au trébuchet de la raison et je crains bien que mes multiples préventions ne te laissent dans l’indécision de qui-je-suis. Toujours, pour l’Autre, nous sommes pur mystère, à commencer par nous-mêmes qui ne nous sondons qu’à demi, enveloppés que nous sommes dans une résille de ténèbres. Pour aujourd’hui, la tâche d’introspection demeurera sur le seuil d’une réponse.
Dieu sait si le thème déjà très ancien de « la bouteille à la mer » a connu diverses fortunes, pas toujours des meilleures, il faut bien l’avouer. Dès qu’un concept, une notion, une image tombent « dans le domaine public », il y a fort à parier que leur sens soit non seulement euphémisé (ce serait là moindre mal), mais que la perversion, l’artifice aidant, il ne demeure de l’origine qu’un bien pâle reflet, sinon une farce digne de figurer sur la scène d’un comique troupier. Et figure-toi que j’ai bien failli me laisser prendre au jeu des contingences, aux miroitements de la mode, aux mille inventions dont notre société est prodigue pour nous métamorphoser en moutons de Panurge. Tourner cent fois son stylo dans sa main avent de poser, sur la page blanche, ces petits signes noirs qui nous possèdent plus que nous ne les possédons. Donc, en toute bonne foi, je m’apprêtais à jeter sur de petits morceaux de papier, quelques unes de mes affinités (qui sont aussi les tiennes), de mes inclinations d’âme (tu leur corresponds, le plus souvent), et, connaissant ton goût pour la géographie, je t’aurais invitée à voyager parmi les hauteurs de l’Altiplano andain, par exemple au-dessus du magique Salar d’Uyuni, posant, par l’imagination, la plante de tes pieds dans ces cellules géométriques qui le nervurent si élégamment. Invitée à voyager tout près du miroitement des rizières en terrasse du Sichuan, cette alliance parfaite de l’Homme et de la Nature. Invitée encore à voyager au milieu des hautes steppes mongoles, à croiser les Nomades dans leurs yourtes blanches, à traverser un troupeau de yacks hirsutes.
Tout ceci, j’aurais pu t’en faire l’offrande, naviguant de concert avec toi, mais, prenant un peu de recul, je m’aperçois qu’ainsi je t’aurais placée, à ton corps défendant, dans ce fameux « village mondial » dont je sais qu’il te désespère, tout comme il me pose la plus urgente des questions : vers quels cieux obscurs, laineux, opaques, se dirige notre Humanité ? Existe-t-il encore une place pour la sincérité, la recherche de l’origine, existe-t-il, quelque part, une singularité qui n’ait été atteinte par ce déferlement médiatique qui moissonne les traditions, gomme les rituels, confond les langues, cloue au pilori les coutumes locales, condamne les langues vernaculaires à faire silence ? Existe-t-il, sur Terre, un sol qui ne soit défriché, une source intime à la pure beauté, un sentier qui serpente parmi les frondaisons de chênes antiques et de pierres usées par le long polissage du temps ? Ceci, cette mémoire immémoriale, n’est-elle en voie de dissolution rapide, je t’interroge, Sol, connaissant par avance la sévérité de ta réponse : partout, l’Homme est responsable de ce qui lui arrive et sans doute me citerais-tu la belle assertion de Sartre :
« L’homme est condamné à être libre. »
Ici se pose, comme jamais, l’interrogation fondamentale :
L’Être ou le Néant » ?
Mais, je suis sûr que tu as repéré dans mes mots, la faille, la chute volontairement ouverte, la manière de gouffre vertigineux qui se creusent entre le nomadisme mondial et les ressources encore intactes d’un terroir pour qui sait le voir, pour qui s’y attache avec suffisamment d’attention. (J’allais dire : « de considération »). Ce que je veux t’offrir aujourd’hui, dans mon message « marin », n’est rien de moins que ce que je nommais plus haut sous la formule :
« les frondaisons de chênes antiques et
de pierres usées par le long polissage du temps ».
Je te sais assez perspicace pour avoir repéré, dans mes propos, que les minces papillotes qui viendront à toi par bouteille interposée, ne parleront que de modestie, de retrait en quelque belle clairière, de hautes falaises blanches creusées de trous, de larges dépressions de dolines à la forme parfaite, d’aiguilles de genévriers contre lesquelles frotter la douceur de ses chevilles, de « cayrous », ces tas de pierre uniques en leur genre, ils portent encore la marque de ceux qui les ont façonnés. Oui, c’est ceci que j’ai à t’offrir, nullement l’espace d’une tablette ou abîmer tes yeux (au sens de l’abîme) et te perdre pour ne jamais te retrouver ; l’image, son continuel déferlement, sa déflagration insolente détruisent le merveilleux Langage, comme s’il n’était plus qu’une valeur de second rang à archiver dans les tiroirs poussiéreux de l’Histoire. Mais avancer dans cette aporie n’aurait pour immédiat effet que de nous désespérer davantage, nous pousser dans les derniers retranchements, là où plus rien ne serait touché par la lumière.
Å partir d’ici, oubliant tous les dépliants touristiques, biffant toutes les Venise, les Florence, les Dubrovnik (ces pures merveilles !), empruntant des itinéraires solitaires, ces manières de neiges immaculées, nous orienterons notre regard commun en direction de ces riens si authentiques, de ces paysages modestes de chez moi qui, pour mon plus grand bonheur, demeurent encore des terres du lointain, des refuges discrets pour qui a le souci de découvrir, en son exacte dimension, le dissimulé, le voilé, ce qui, de soi se dérobe au regard des Curieux. Bien évidemment, tu auras reconnu sous ces quelques digressions, le visage du Quercy Blanc, ce territoire dont encore je puis dire qu’il est mien, que nous dialoguons, qu’un lien coule de source de lui à moi, que sa conformité à mon attente est sa pure vérité, autant que la mienne, il va de soi.
Et maintenant, voici ce que j’imagine : matin de bonne heure. Tout est calme. Je quitte mon nid d’aigle. Å ma main droite, cette bouteille que je te destine. Elle contient, entre ses flancs fragiles, mille petits bouts de papier sur lesquels j’ai posé de modestes descriptions des lieux qui me sont familiers dont je voudrais, avec toi, partager l’intime bonheur. La combe est encore dans l’ombre, une ombre d’encre marine que ne dilue encore qu’une mince lueur venant d’un ciel diffus. Le Ruisseau des Hulottes brille à peine dans sa parure d’étain. Je franchis un petit pont (il pourrait figurer dans un album pour enfants), parmi quelques touffes de cresson, l’eau cascade sur des pierres et fait son ébruitement léger. C’est bien là la Nature qui me parle, m’interroge, me tient en suspens sur le bord d’un étonnement : comment mes Frères Humains peuvent-ils être insensibles à la diction de ce poème bucolique, lui qui ramène à une joyeuse Arcadie, à la laine bise de ses troupeaux de mouton, à ses vergers semés de pommes odorantes ? Je m’accroupis, dépose la bouteille maintenant traversée des reflets d’acier poli du ruisseau. Lentement, avec de jolis tressauts qui font penser à des frissons, la bouteille commence son long voyage. Ai-je alors un pincement au cœur ? Suis-je triste ou bien ravi que ma missive te parvienne au gré d’un impossible miracle, Toi-la-Lointaine dont l’image m’habite bien plus que tu ne pourrais le soupçonner ? Je ne sais. Sans doute ma missive de verre et de papier échouera-t-elle quelque part sur une plage de sable, non loin de chez moi. Tant pis, seul pour moi le symbole comptera.
Bien des semaines, des mois et, peut-être des années plus tard. Tu as quitté ta Suède natale pour rejoindre les rivages de la Baltique afin d’y prendre un repos bien mérité, d’y écrire, d’y méditer longuement sur tes chers livres. Tu as loué un minuscule chalet de bois au toit de chaume gris, tu y accèdes au moyen d’une passerelle tortueuse qui s’avance dans le marais semé des tiges des quenouilles, du fouillis des alismas, de la prolifération des feuilles plissées et dentées des bouleaux blancs. Chaque jour qui passe te voit cheminer songeusement le long de ces hautes falaises blanches qui sont l’écho des miennes, ici, dans ce Quercy si singulier, si attachant. Le plus souvent, pieds nus dans l’eau mousseuse et froide, tu te baisses pour ramasser ces merveilleux galets gris poncés par l’eau, plus tard ils seront la mémoire du lieu. Un jour parmi d’autres (pour moi marqué d’une pierre blanche), parmi le peuple des galets, un éclat attire ton œil. Cet objet recouvert partiellement de minces algues, de mousse, tu l’identifies telle cette bouteille à la mer qui, au premier regard, t’apparaît comme une légende, un conte pour enfants, un divertissement pour doux Rêveurs. Du plat de la main, tu lisses sa surface, le limon s’écarte, dans ses intervalles tu devines ces papillotes enroulées, attachés par un simple fil. Tu dois t’y prendre à deux ou trois reprises pour dévisser le bouchon durci par le sel. Å l’aide d’une tige échouée sur le rivage, tu entreprends d’extraire ces bouts de papier qui t’intriguent. Y reconnaîtras-tu mon écrire serrée, nerveuse, rapide (autrefois on la qualifiait « d’écriture de chat »), y devineras-tu cette mélancolie latente qui est ma marque, y repéreras-tu mes thèmes de prédilection ? ils sont quasiment obsessionnels.
1° papillotte : la Blancheur torturée – Voici la Combe de Lizérac, une mince vallée s’ouvrant entre deux lèvres de calcaire, ces merveilleux « pechs », plateaux horizontaux que coiffe de sa teinte vert-de-gris, le peuple des chênes rouvres. Peu de Marcheurs ici, peu d’Amateurs de pur dépouillement et ceci en fait tout particulièrement le charme. Bientôt un étroit chemin serpente qui gagne le haut de la combe, puis le plateau. De chaque côté, des taillis de noisetiers aux tiges si droites, des alisiers avec leurs grappes de baies brun-rougeâtres prisées des passereaux, des aubépines qui éclatent de fleurs blanches au printemps. Les bois sont clairsemés en raison des pierres qui, partout, jonchent le sol. Å mi-distance du sommet, une sorte de clairière s’ouvre d’où l’on découvre un horizon certes restreint, une miniature, un résumé du Causse alentour. Le plus remarquable ici, ces chênes tors dont les branches dessinent dans l’air d’étonnantes arabesques, tantôt montant rapidement en direction du ciel, tantôt obliquant de façon fort étrange dans telle ou telle direction, menaçant parfois de devenir simples racines rejoignant le sol dont elles sont originairement issues. On a la soudaine impression d’avoir rejoint une lointaine période géologique, premiers remuements d’un végétal presque minéral, ayant du mal à s’extraire de sa gangue de pierre, si bien que, les observant, l’on hésite entre la turgescence de la stalagmite, la fossilisation du bois. Oui, c’est bien ceci qui vous saisit, cette impression antédiluvienne identique à un retour à l’Origine.
2° papillote – Blancheur du chaotique. Le tour de Lanzac. Ici, peu connaissent ce que je me plais à nommer « le tour de Lanzac », un si simple et discret itinéraire parmi l’insignifiant et l’ôté à la vue. Tu sais, comme moi, Solveig, tout l’intérêt de ces lieux encore indéchiffrés, si proche d’une Nature sauvage, indemnes des longues caravanes des Pressés et des Curieux. Il faut emprunter un chemin creusant son tunnel parmi les frondaisons claires des arbres. Tout en haut, le paysage s’ouvre soudain et il faut porter les mains devant ses yeux pour ne risquer l’éblouissement. Une plantation de chênes verts se dresse au milieu d’un plateau uniquement minéral, sec, sans concession aucune à une mode qui serait « dans le vent ». Puis un sentier étroit pris entre deux hauts murets de pierres. Une dépression se creuse sur le flanc gauche qui recueille d’anciens ceps de vigne, des rouleaux de fil de fer rouillés, quelques vieilles bassines émaillées, écaillées en maints endroits.
Puis, tout au bout du plateau, une manière de paysage minuscule, on pourrait l’enclore sous ces chromos d’autrefois, si touchants avec leur verre bombé, leur cadre doré et, partout, les reflets sur lesquels butent les yeux à la recherche d’un paradis perdu. Une cabane façonnée de gros moellons du Causse, elle sert d’abri à quelques outils agricoles. Combien de fois, Sol, bien des années en arrière, ai-je songé m’installer ici, avec mes livres et écrire à la faible lueur d’une fenêtre étroite, jetant parfois un œil rapide tout autour, dans ce qui me constitue et me fait avancer chaque jour un peu plus. Rêve d’enfant, certes, mais qui, aujourd’hui n’a nullement perdu de sa saveur. Sur la partie arrière, une mare ovale qui, invariablement, me fait penser à « La mare au Diable » de Georges Sand. Son fond est tapissé de larges dalles claires, son eau est translucide. Quelques plantes aquatiques y croissent et il n’est pas rare que des têtards en traversent la miniature, poussant de leur mince flagelle l’amusante boule ronde de leur tête.
Puis, à nouveau, un sentier qui amorce un virage en direction de la combe. Bientôt, il débouche sur un chaos de roches blanches au milieu desquelles quelques maigres genévriers affirment modestement leur droit à exister. Ici, tout est de calcaire et de géologie. Ici, le végétal n’a guère droit de cité et c’est quasiment un paysage lunaire qui se donne à voir avec ses cratères dentelés, ses crevasses et ses failles. Scène tout droit sortie d’une mémoire si ancienne, érodée en quelque sorte, témoignage des premiers soubresauts de la Terre, de ses premières convulsions dans les mystérieux fonds océaniques du Crétacé ou du Jurassique, il n’en demeure aujourd’hui qu’une immobile fossilisation du temps. Puis le tour de la découverte, puisqu’il y a tour, se termine dans le Hameau de Lanzac, quelques vieilles bâtisses qui se fondent, tout comme leurs rares Occupants, dans l’air gris du Causse.
3° papillote – Blancheur à perte de vue – Les hauteurs du Pech Alabert – Å quelque distance de chez moi, mais tout se donne dans l’unité, la continuité, ce Pech qui, par sa position dominante, offre une vision totalement circulaire. Un peu à l’écart de la route, un chemin de poudre blanche perce sa voie parmi les éboulis de l’érosion. Le calcaire se délite, devient boue argileuse et des chaussures de randonnée sont conseillées. Au sommet d’une petite butte, quelques maigres arbres battus par le vent, ils sont identiques à des épouvantails. En direction du Sud, la vue est vite comblée, saturée de blancheur à l’infini. Ce ne sont que succession de pechs horizontaux entre lesquels s’érigent des collines, pour la plupart dénudées. C’est en automne que la vue se donne avec le plus de générosité, mais aussi d’exactitude. Il y a correspondance entre les teintes douces des chênes et le moutonnement opalin de la terre, elle qui hésite encore entre la texture dure du calcaire et la souplesse de la marne. Rares sont les terres cultivées, mais toujours dans le respect du lieu, les minces sillons font remonter l’esprit du sol et c’est un peu comme si un passé depuis longtemps oublié voulait manifester sa présence, faire phénomène sur le mode silencieux, pudique, délicat. On n’a de cesse de girer sur soi-même, d’apercevoir, au Nord, la brume blanchâtre des hameaux, à l’Est les larges entailles des carrières, à l’Ouest le quadrillage des vignes clairsemées, attentives à ne rien déranger. Là est le Causse dans toute sa dimension ouvrante. Le contraire d’un spectacle, l’opposé d’une exhibition, l’inverse d’une image d’une mode conformiste sans grande valeur.
Oui, Solveig, tout comme chez toi, sur les bords immaculés du Lac Roxen, ici ce qui vient à Soi nécessite respect et recueillement. Tout est si net, entièrement déterminé par une conformité à une loi ancienne qui prescrit de ne nullement s’égarer dans des approximations, de demeurer en sa constance, d’adopter une immuable ligne de conduite, la seule capable de s’énoncer selon la belle exigence d’authenticité. Je sais que, dans ces mots, tu discerneras cette volonté de coïncider avec l’être des choses et, partant, avec Soi, dans la lumière droite d’une Idéalité sans concession. Oui, Sol, seul le regard droit, à l’abri de toute compromission, pourra nous remettre à notre tâche éminemment humaine : préserver la source, sa fraîcheur, sa clarté, sa blancheur, elles seules sont garantes de notre propre vérité, de notre accomplissement dans un futur qui, il faut le souhaiter, sera éclairé encore de quelque lueur d’espoir.
Voilà ce que contient cette bouteille à la mer qui est venue s’échouer sur le rivage d’une Baltique certes hallucinée, mais si réelle au seul motif de ta présence.
Tu l’auras compris, la Blancheur est le signe singulier du Causse :
Blancheur torturée ,
Blancheur chaotique,
Blancheur à perte de vue,
trois déclinaisons d’une source originaire qui fait résurgence parmi les chênes tors, près de la Cabane de pierres, à l’orée du vaste horizon du Pech. Seuls, nous les Humains sommes garants de ceci : entretenir la flamme, admettre sa vacillation, jamais son extinction.
De la blancheur de mon ciel à la diaphanéité du tien
Que longue soit notre route au sein de ces cairns levés vers l’Infini !
Celui que le hasard t’a destiné afin qu’un écho se rende visible.