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30 août 2020 7 30 /08 /août /2020 08:22
De qui cette empreinte

       Photographie : Blanc-Seing

 

 

***

 

 

De qui cette empreinte

Dans le gris du sable

De qui dans le jour qui s’éreinte

Cette illisible fable

 

De trop se tendre

La lumière est harassée

De trop attendre

Les hommes sont exténués

 

Que vienne donc le vent

Dans sa dernière morsure

Que vienne l’amante

Et son ultime blessure

 

Que soient consommées

Les noces du blanc et du noir

Que soit bu le vin du désespoir

Que soient les choses immolées

 

De qui cette empreinte

Dans la ramure du temps

De qui cette plainte

Dans la pliure du tourment

 

Est-ce une feuille

Qui cache ses nervures

Est-ce un deuil

Qui sème sa biffure

L’air est si animal

Qui a semé sa trace

L’heure est si fatale

Qui  seule nous terrasse

 

Où sommes-nous donc

Esquisses du peu

Modestes feux

Dépourvus de dons

 

En notre âme altière

Nous eussions séjourné

Nos humeurs dernières

Nous en ont détournés

 

Nous errons ici et là

Pareils à des oiseaux fous

Et sommes las

D’être si peu en nous

 

De quoi la trace

Est-elle la parole

Elle qui s’efface

A même notre obole

 

Certes nous aurions voulu

Sur ce désert de l’être

Graver comme sur un écu

Notre vie géomètre

 

Las nous n’avons vécu

Que des secondes d’argile

Las nous n’avons voulu

Que des lignes fragiles

 

Telles des girouettes

En mal de zéphyr

Nous semons nos têtes

Au démon du jouir

 

Rien cependant

Ne s’y imprime

Que le néant

De vides rimes

 

Esseulés nous sommes

En notre contrée

Telles des bêtes de somme

A leur errance livrées

 

Jamais nul chiffre du sol

Ne nous dira

L’instant de notre envol

Voile que l’air affalera

 

Si jamais un signe

Devait hâter nos certitudes

Qu’il en soit la figure insigne

Courant au-devant de notre finitude

 

Êtres aux abois

Nous n’avançons courbés

Qu’à plonger

An cœur plein de l’effroi

 

Ainsi est notre cruel destin

Cette tache dans le sable

Cet inatteignable festin

Il est vide immuable

 

Que pourrions-nous attendre

Les yeux rivés au ciel

Qu’un fatum de cendre

Un avenir sacrificiel

 

*

 

 

 

 

 

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