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24 janvier 2023 2 24 /01 /janvier /2023 09:39
De Soi à l’Autre :  l’espace du Monologue

Peinture : Barbara Kroll

 

***

De Soi à l’Autre :  l’espace du Monologue

 

« La Colombe poignardée et le Jet d’eau »

Guillaume Apollinaire

 

*

 

   [Incise sur la « possibilité » d’être Poème – En réalité, nul ne sait vraiment ce qu’est un Poème, quel est son contenu, quelles sont ses règles formelles, s’il doit s’amarrer à quelque esthétique, s’il doit servir une éthique, s’il doit énoncer l’Amour ou bien le Guerre, s’il doit louer la Beauté, d’un Paysage, d’une Femme ou bien d’une Âme. S’il doit être Ode, se donner selon l’Épique, le Lyrique, où doit se situer sa césure, et le nombre de pieds sur lequel reposera son propre rythme. Je crois que le rythme, cette sorte de chorégraphie, est bien ce qui semble le prédiquer tel l’être qu’il est. Mais ceci est affaire de ressenti et, sans nul doute, de considération subjective. Et maintenant il faut en venir à son aspect extérieur, à la silhouette qu’il propose, au tableau qu’il dresse pour nos yeux. Ici je pense aux célèbres « Calligrammes » d’Apollinaire dont une image est proposée à l’incipit de cet article. Le début de cette poésie se lit comme suit :

 

« Douces figures poignardées chères lèvres fleuries

Mya Mareye

Yette et Lorie

Annie et toi Marie

Où êtes-vous ô jeunes filles

Mais près d'un jet d'eau qui pleure et qui prie

Cette colombe s'extasie… »

 

   Sans entrer dans un commentaire mot à mot qui ne serait qu’un truisme, ce qui est d’emblée évident, c’est que la Forme est au service du Fond, comme si le sens était augmenté, transcendé par l’image selon laquelle la poésie se donne dans l’espace de la page. Une manière hyperbolique de signifier ses états d’âme intérieurs. Les porter au jour, pour Apollinaire, ne pouvait avoir lieu que sous cette forme de jaillissement, de pure exaltation, d’exhaussement de la graphie située au plus haut de sa capacité expressive. Et ceci est totalement admirable. Le génie de la langue rejoignant celui de la maîtrise du geste. Pour autant la forme seule serait bien incapable de signifier si l’essence même du mot n’en soutenait l’armature. La clarté du  Poème, son rayonnement, peuvent se traduire, d’une façon métaphorique, comme la coque de la noix qui ne brillerait qu’à l’aune de l’amande qu’elle contient, qui  en actualise et synthétise la totalité du sens.

 

    Rapide commentaire

 

« Douces figures poignardées chères lèvres fleuries »

 

   Ici, l’énonciation continue, sans césure aucune, s’adresse, telle une imploration, à la totalité de l’être de ces personnages féminins. Il y va de l’épiphanie des visages (cette inépuisable source de l’identité humaine), mais aussi, en un seul empan de la pensée, il y va des lèvres fleuries (ces emblèmes sublimes de l’Amour, ces seuils infranchissables à partir desquels nait l’irremplaçable Langage).

 

« Mya Mareye

Yette et Lorie

Annie et toi Marie »

 

   Ici, le Poète, par le choix de sa calligraphie, place à l’avant-scène, ces Figures Féminines qui pourraient bien être les Muses qui font se lever le Verbe, le faire rayonner au plus haut de son destin. Par leur place dans le texte, Mya, Mareye et leurs compagnes deviennent des êtres clairement identifiés, des êtres de chair, si l’on peut dire.

 

« Mais près d'un jet d'eau qui pleure et qui prie »

 

   Ici, une rupture ne serait possible qu’au prix d’un affaiblissement du sens. Si le Poète veut placer sous le feu de son style la haute affliction dont ses Héroïnes sont atteintes, rien ne lui est plus utile que de lier, en une intime et unique signification, identique au flux d’un flot, aussi bien les pleurs (coefficients d’une immense tristesse), aussi bien la prière qui est le geste par lequel elles voudraient infléchir le sort qui est le leur, le porter sur une margelle bien plus lumineuse. Ici se laissent voir, avec force, toutes les ressources d’une disposition spatiale singulière des mots. Leur aspect les accomplit tout autant que le sens interne dont ils sont porteurs par essence.

 

    Une question naïve consisterait à se demander si une disposition typographique particulière suffirait à reconnaître un texte en tant que poème. Bien évidemment non car s’il en était ainsi, une simple prose indigente mimant l’aspect général de la versification, deviendrait, à son « corps consentant », Poème, ce qui ne serait qu’une usurpation d’identité.

 

De Soi à l’Autre :  l’espace du Monologue

« La Trahison des images »

René Magritte

 

*

 

   Parfois conviendrait-il, à la manière du Peintre Surréaliste, de sous-titrer ses propres mots ainsi :

« Ceci n’est pas un Poème »

 

   Afin que l’intention, clairement signifiée, ôte à l’ouvrage toute prétention à se situer dans une dimension « céleste » alors que son extraction serait purement « terrestre », cette précaution graphique, pour n’être pas oratoire, placerait les choses au sein même de leur propre vérité.

   Le texte ci-dessous, malgré son « allure » poétique, n’est pas un poème. Sa disposition, faute de donner naissance à quelque vers que ce soit, se veut une manière de redoublement sémantique au gré d’une disposition spatiale censée en renforcer le caractère. Chaque ligne, en quelque sorte, est le lieu d’une unité signifiante que l’ensemble du texte vient confirmer et synthétiser. Il en est ainsi du langage que, parfois, il lui faut recourir à certaines inflexions pour affirmer, sinon une certitude, du moins mettre en lumière ce qui, depuis son sein, ne demande qu’à surgir à la manière d’une évidence. En réalité, le travail effectué sur ce qui aurait pu être le texte initial, modifie l’espace, en lui allouant, de facto, une valeur temporelle. Ce qui se serait énoncé selon une sorte de logique (l’écriture en pleine ligne), selon une évidente continuité, s’infléchit soudain en un énoncé dont la fragmentation cristallise, en un instant particulier, l’urgence de certains sèmes à se dire. Ceci n’est nullement perceptible d’emblée. Ceci s’adresse bien plutôt à notre inconscient qu’à notre conscient.  Du point de vue du contenu réel, il n’y a, à l’évidence, aucune différence entre :

   « Et si ce Jeu ne « se joue qu’une fois », son essence est peut-être bien moins temporelle que signe de notre immense Solitude car, c’est bien à Nous et à Nous Seul que s’adresse, au plus profond, notre éprouvante singularité. »

ET

 

Et si ce Jeu ne

« se joue qu’une fois »,

son essence est peut-être

bien moins temporelle

que signe de notre

immense Solitude

 car, c’est bien

à Nous

et à Nous Seul

que s’adresse,

au plus profond,

notre éprouvante

singularité.

 

 

   Il n’échappera à personne que l’isolement graphique de : « immense solitude », constitue l’hyperbole de ce sentiment d’esseulement qui nait, ici, dans l’œuvre de l’Artiste, de cette figuration où les deux Figures Féminines, bien que présentes à titre d’icônes, sont en réalité absentes à elles-mêmes, absentes à l’Autre, dont rien n’est attendu que la giration d’une confondante vacuité. Et cette « immense solitude » qui nous étreint en tant qu’Existants, ce radical retranchement en Soi, s’accroit du poids d’une scansion qui la met au premier plan, comme si le corps, réduit au fragment, ne pouvait plus trouver à exister que dans le domaine étréci de son aporétique condition. De la même manière, une analyse des contenus sémantiques des fragments conduirait à saisir en quoi, leur insolite constellation, contribue à placer l’index, ici sur la langueur d’une hésitation, là sur une « douleur de sourdre de Soi », là sur l’émergence d’une zone d’invisibilité.

   Il n’y a pas d’autre motif à chercher et si « Poème » il pouvait y avoir, il serait affecté de quelque insuffisance constitutive, autrement dit le « Poème » ne serait nullement « Poème », ce qui revient à dire qu’il ne parviendrait pas à l’être. Bien évidemment, la décision des césures placées à tel endroit, plutôt qu’à tel autre, est le simple jeu qu’un ego singulier entretient avec le langage. Sans doute cette « démonstration » est-elle difficile à suivre et nombreux, nombreuses seront Ceux et Celles qui ne feront aucune différence entre le statut de la ligne complète et son remaniement selon une sorte d’a priori visant la langue.

   Cependant que votre lecture ne soit nullement troublée si vous lisez ! Après tout, serez-vous plus qu’un « fragment » semé parmi la vaste plaine des mots ? Vous êtes, pour moi qui écris, de pures abstractions dont, cependant, j’imagine que ces abstractions sont pourvues d’un corps, qu’elles s’animent de gestes, qu’elles profèrent un langage, qu’elles s’inscrivent dans une temporalité, dont le flux ininterrompu est une suite sans fin…]

 

*

 

Dire le réel de cette image, ceci :

 Un fond d’abord, un fond

à partir duquel naissent

des Formes.

Des Formes,

bien que féminines,

 si peu assurées d’elles-mêmes.

Comme si leur genre était indéterminé

Flottement androgyne sans réelle destination

Comme s’il y avait

une hésitation à venir à la clarté,

à y décliner son identité,

 à préciser ses contours selon

 la pente de quelque affinité.

Douleur de sourdre de Soi

et de se livrer ainsi

au premier regard,

il ne serait jamais que le

 scalpel de l’Altérité,

son surgissement dans la chair

non encore disponible,

dans la chair sourde,

pareille à un mot

se levant d’un marais,

se confondant avec la brume,

à un mot de lointaine venue,

il serait encore nimbé

de ses limbes originels,

il ne serait proféré

 qu’à moitié,

qu’à se retirer

dans la zone

d’invisibilité

et de silence

d’où il provient.

Il y a toujours une

profonde hésitation,

un sentiment de haute douleur,

à assister à la naissance d’un Être.

C’est comme si, nous saisissant

d’une bribe venue

tout droit du Néant,

nos mains, nos doigts,

se révulsaient

à la terrible idée,

 un jour,

d’en pouvoir rejoindre

la stupéfiante texture.

Souffrance double, en réalité :

souffrance de Qui vient à la présence,

souffrance de Celui qui assiste

à la lente et éprouvante parturition.

Tout est toujours difficile

qui s’extirpe de Soi, qui tente

de s’extraire de Soi

avec la farouche volonté,

 à la fois,

de se manifester,

 de se retirer déjà

comme s’il y avait

réel danger à éclore

dans le buisson épineux

du Grand Jeu.

Ici, nous voulons dire ce dernier

à la façon du Destin qui, parfois,

semble fomenter à notre encontre,

de bien étranges projets,

dont Roger Gilbert-Leconte,

dans le premier numéro de la Revue

éponyme, trace ainsi le portrait :

 

« Le Grand Jeu est irrémédiable ;

il ne se joue qu'une fois.

Nous voulons le jouer

à tous les instants de notre vie. »

 

Et si ce Jeu ne

« se joue qu’une fois »,

son essence est peut-être

bien moins temporelle

que signe de notre

immense Solitude

 car, c’est bien

à Nous

et à Nous Seul

que s’adresse,

au plus profond,

notre éprouvante

singularité.

 

Nous disions donc

deux Formes,

deux Énigmes posées

à la face du Monde,

deux questions portées

à l’existence,

deux interrogations à tous ceux,

Vivants, Vivantes qui constituent

l’alphabet de la prose ontologique.

Conflagration des Êtres.

Confusion des Êtres.

Mais Séparation

des Êtres,

aussi et surtout.

Car, sur Terre,

rien n’existe jamais

que sur le mode

de la Division,

de la Désunion,

 de la Scission.

Å peine tend-on le bras,

à peine assemble-t-on ses doigts

en coupe de manière

à recueillir en Soi,

un peu de la matière Autre,

que ne demeure qu’un

bien pâle ruissellement,

 un cortège de gouttes tristes

qui fuit à l’horizon

d’incompréhensible venue

et le coup de gong

de la Solitude

résonne dans la conque

de nos oreilles

pour nous dire

l’Étrangeté

 que nous sommes

 à nous-même,

le mystère

que nous sommes

 aux Autres.

Le Rien dont nous étions partis,

la sourdine, la mutité,

c’était un genre d’enduit blanc,

 une plate surface monochrome,

à peine striée de zones

plus soutenues,

des zones Mastic,

des zones Étain,

des zones Argile,

autrement dit de si

basses proférations

qu’il nous eût semblé que

ne s’y pussent animer

que des ombres,

que ne s’y pusse donner

que le signe de la nullité.

Bien évidemment,

c’est une manière d’affliction

qui nous étreint devant ce Désert

dont chaque grain de sable

est refermé

autistiquement

sur son être minuscule,

sur ce point qui, hors de lui,

ne communique rien de son secret.

Sur ce non-savoir qui paraît

jouir de sa propre négation.

Nous comprenons cette

nécessité de la matière

de demeurer enclose

en son étroite enceinte,

mais comprendre ne suffit pas,

nous voudrions traverser

cette mince cloison

de l’Altérité,

y creuser notre niche,

nous comprendre nous-mêmes

 à l’aune de cette Distance,

de cette Différence.

 

C’est seulement

en devenant

Autre

 à nous-même

que nous serons au pouvoir

de mesurer qui nous sommes,

de percevoir

nos propres failles,

de nous pencher au-dessus

de notre abîme,

de comprendre les lignes

de fracture qui parcourent

notre corps, notre âme,

y tracent de bien

profondes lézardes.

 

Deux Femmes

 en leur féminité,

en leur personnalité

 encore inaccomplie.

 Comme si, voulant être

Femmes plus que Femmes,

leur native impatience les

condamnait à une sorte d’exil,

genres de bernard-l’hermite

 s’operculant au jour,

refluant dans cette nuit

dont elles feraient partie,

tout comme l’ombre dense

définirait la bizarrerie de leur être.

 

Les robes sont bleues.

Bleu de nuit avec

des balafres sombres.

En quelque sorte,

une ténèbre

à peine laissée

 à elle-même

et déjà le drap serré

de l’obscurité

les rappelant à leur

obédience au Néant,

à leur soumission

à ce qui biffe l’exister

 avant même qu’il ne rougeoie

sur le bourrelet des lèvres,

avant même qu’il ne dispose

le massif de la langue à la parole.

 

Les deux Femmes tiennent,

 entre elles,

ce qui ressemble à

un étrange conciliabule

taché, maculé

d’obscurcissement,

genres d’égarements

qui le rendent inaudible

à Qui regarderait la scène

et voudrait lui donner

un possible sens.

  

Rien n’est là qui affirmerait

 quoi que ce fût.

Les Formes,

en voie de venue à

 Qui elles pourraient être,

 paraissent si absentes,

identiques à de purs mirages

qui trembleraient sur l’illisible

moutonnement des dunes.

Les bustes des Femmes

sont inclinés

 l’un vers l’autre.

La main d’une des femmes

esquisse un geste en direction

de son hypothétique Compagne.

Mais ce bras, bien plutôt que

de paraître humain,

crochète le haut du canapé

comme s’il s’agissait

du membre antérieur

d’une mante-religieuse

dont chacun sait

qu’elle n’existe

 jamais qu’à manduquer

son partenaire,

le réduire à l’état

de non-existence.

 

L’image est si floue,

le « dialogue » si peu assuré

 qu’il ne nous semble apercevoir

que deux Formes figées,

installées au centre

 d’elles-mêmes

sans réel espoir d’en

pouvoir jamais sortir.

Le magnifique dialogue,

ce logos qui transite

 selon le « dia »,

lequel traduit

une « traversée »,

un « processus »,

valeurs initiales du préfixe,

mais « traversée »

en direction de Qui ?,

mais « processus »,

 en faveur de Qui ?

 Nous ne savons guère que

répondre à ces pures abstractions.

Cependant,

« traversée »,

« processus »

 ne s’éclairent d’une signification

qu’à relier entre eux

deux termes d’une relation.

Mais, ici, y a-t-il relation,

essai de transporter

 Soi en l’Autre,

de Se transcender

en même temps

que d’assurer

l’assomption

de Qui fait face au

 plus haut de son être ?

 Non, nous voyons bien que

nous sommes dans la tunique

la plus étroite d’une

sépulcrale immanence.

Rien ne s’élève de rien.

Tout demeure en soi et aucun

 espoir n’est permis de s’exonérer

de cette violente aporie.

 

Face à face

(Visage contre visage ?),

deux formes minuscules,

 (le « F » majuscule leur a été ôté !),

deux non-présences qui sont

à elles-mêmes

leur propre vacuité.

 Les Mots, les merveilleux Mots

leur sont refusés qui les auraient

installées, ces formes,

dans leur humanité.

Nous sommes, ici,

si proches

d’un végétal condamné

à connaître sa fin proche,

si proches d’une pesante minéralité,

 d’une extinction de Soi

dans le sombre cachot d’une

 totale privation de liberté.

 

Cette peinture est forte

graphiquement,

plastiquement

(ici nous ne parlons nullement

d’une possible esthétique,

sans doute conviendrait-il

de convoquer une éthique !),

cette peinture nous place

sans quelque concession que ce soit

 face à une manière

de vérité verticale

qui pourrait s’énoncer

selon l’assertion suivante :

 

« Nul dialogue à l’horizon

du Monde,

des Choses,

seulement un intense

Monologue

qui résonne

dans l’abîme

sans fond

du corps. »

 

Un corps dévasté

de ne jamais pouvoir

connaître cet Autre

par lequel il serait

venu à Soi.

Le Vide

 est manifeste

qui rugit

en silence.

Tels des Sujets dont on

aurait amputé un bras,

il nous serait impossible

d’applaudir à la Vie.

Serions-nous, par hasard,

plus qu’Une Main Orpheline ? 

Où est la paroi de la montagne

qui nous fait face sur laquelle

 notre parole pourrait ricocher

et revenir vers nous,

riche d’un sens nouveau

excédant

 celui qui y figurait

 à titre d’imploration,

 de demande venant du

plus profond de notre

SOLITUDE ?

 

Solitude est notre lot.

Nullement châtiment.

Amorce d’un Sens infini

au terme duquel

nous cherchons

 cet Autre de nous-même,

dont nous sentons bien qu’il

n’est qu’hallucination,

mais comment vivre autrement

 qu’à l’aune du Songe éveillé ?

 

Je lance un cri dans l’espace

et sa réverbération vient

confirmer mon intuition.

Il s’éteint,

que nulle autre bouche

n’est venue féconder.

Existez-vous,

VRAIMENT,

Vous Qui me lisez ?

Votre respiration

est si lointaine

 qui se confond avec

les murmures du vent.

Oui, les murmures !

Du vent.

 

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