Bastide de Monpazier
Porte rue Saint-Jacques
Foirail Sud
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Depuis des mois, seule l’eau nous avait rencontrés : journées grises, à ras du sol, caravanes de lourds nuages couleur de zinc, écharpes de pluies venues de l’ouest, brume matinale, froid humide qui nous obligeait à nous cantonner dans nos cubes de pierres, à n’en sortir que pour quelques achats en ville. La désespérance était longue qui entourait ses rubans de momies autour de nos âmes en déroute. Même les plus intrépides parmi nous hésitaient à sortir, à braver ce temps d’équinoxe, à s’immiscer entre deux régimes d’averses, à se munir d’un parapluie qu’inévitablement une subite giboulée n’aurait nul mal à retourner, comme se retourne la peau d’un gant. Plus d’un se plaignait de ce déluge permanent, de ces rivières au dos monstrueusement gonflé, de ces caniveaux pareils à des torrents, de ces monticules hissés hystériquement par des brigades de taupes, de ces vers qui venaient s’échouer pour mourir sur les dalles de ciment de nos garages. Nul n’entrevoyait, à l’horizon, la promesse d’une prochaine accalmie. On s’occupait comme on pouvait, en lisant, en griffonnant des lignes sans but sur des bouts de papier, en attisant les braises du poêle, en confectionnant de petits plats. L’ennui était partout qui faisait ses sombres rigoles, ses mares suintantes, ses lacs infinis bornés par une courte perspective. Beaucoup s’interrogeaient sur la nature de ce constant débordement et il n’était pas rare qu’une eau curieuse ne s’infiltrât dans le domaine réservé des Quidams, lesquels, bien évidemment, se plaignaient de cette injustice du sort.
Mi-Mars. Une soudaine déchirure de la toile des nuages. Une vive lumière qui oblige à porter des vitres noires devant le globe endormi de ses yeux. Dans les haies, les passereaux en fête n’en finissent de pousser leurs trilles de bonheur, de célébrer le retour de la Nature, la floraison de la vie, le déploiement d’une pure et virginale joie. Les buissons éclatent, lestés de lourdes grappes de fleurs, les amandiers arborent un rose exubérant, les tulipiers déplient largement leurs corolles jaune-orangé à la façon d’un éventail, d’infinis tapis de pâquerettes habitent les vallons, les habillent d’écume ; les soleils des fleurs de pissenlits, partout présents, dardent leurs minuscules rayons dans toutes les directions de l’espace. Les champs ont revêtu leurs habits de fête, les jardinières paradent comme au Carnaval, les berges des ruisseaux bruissent d’une vie nouvelle pleine de promesses, éclatante d’enchantements à venir. Les volets des maisons, jusqu’ici, engourdis dans leurs lames de bois, se sont ouverts, les fenêtres prennent l’air, les intérieurs respirent, déploient leurs alvéoles, une insistante clarté pose sa caresse inattendue sur les boules des oreillers, sur les dentelles des rideaux, fait briller le délicat acajou des meubles anciens.
Le règne exubérant de l’exister a retrouvé sa voie fécondante, a multiplié son miel, a poudré de son nectar toute chose surprise en sa confidence même. La vie, que l’on croyait à trépas, la voici retrouvée pleine et entière, elle nous faits signe, tel l’Ami depuis longtemps perdu de vue qui sourit sur le seuil de notre abri. C’est alors que tout prend sens, que tout se dispose à la fécondation illimitée de ce réel dont nous pensions qu’il nous avait désertés pour une éternité. Félicité subséquente, foisonnement des projets, les langues se délient, les corps roides se redressent, la volupté glisse silencieusement sous la pellicule florale de notre peau. Quel étonnement de sortir de la nuit dense, aveugle, refermée sur elle-même et de se retrouver comme saisis d’un rayonnement intérieur, une source se lève au creux de la chair, une lumière docile irrigue nos vaisseaux, les pelotes de nerfs se dénouent, le diaphragme devient un golfe clair où dansent les étoiles, la plante des pieds est si légère, c’est à peine si elle touche le sol, manière de libellule ivre d’une réminiscence qu’elle croyait impossible à jamais.
J’ai pris ma voiture. Les fenêtres sont mi-ouvertes. Un air sucré flotte tout autour. Traversant des bois de châtaigniers sombres, parfois l’essaim couleur d’or des premières abeilles. Elles butinent la vie, tout comme je la sens en moi faire ses sourdes et lustrales résurgences. Soudain, dans l’heure qui fulgure et vibrionne, l’hiver est oublié, relégué en quelque oubliette sans fond, les soucis se diluent, fondent comme les glaciers qui, peu à peu, perdent leur matière. Je traverse des villages paisibles. Des Hommes sont en vêtements légers qui jouent aux boules, j’entends leur clair tintement d’acier et quelques exclamations qui me font penser à des Spectateurs comblés d’être là, simplement, évidemment vivants. Au sommet d’une butte, telle la vigie, la masse imposante d’un château glisse sous le large déploiement de son oriflamme. Les villages sont presque déserts, surpris de ce gonflement inattendu des bourgeons de l’existence. Il faut un temps d’acclimatation, il faut se disposer à être au sein de la plénitude, il faut délier son corps, le confier au destin largement éployé des choses belles et immédiatement saisissables.
De hauts peupliers encadrent la route de leurs résilles de branches droites, on y devine l’impatience des jeunes feuilles vert amande, on suppute le chemin vertical de la sève, on imagine tout un monde végétal affairé à se réveiller de la longue léthargie, on ne pense qu’à simplement coller sa tête contre le tronc, on percevra un langage secret, une parole fluide qui, bientôt, sera l’écho bienveillant des jours à venir. Maintenant la Bastide apparaît nettement, posée sur son large plateau qui domine des prairies semées de fleurs, tout un peuple impatient de dire sa présence, de manifester la beauté du naïf, du naturel, du sobre, de l’inquiet logé au cœur de tout être, fût-il le plus inapparent, le plus silencieux. J’ai garé ma voiture près d’une des portes d’entrée de la Bastide. Tout est si calme et, pour un peu, je me croirais le seul Habitant de ces hautes demeures médiévales. Å ma gauche, quelques ouvrages dorment dans une Boîte à Livres, oublieux des signes qu’ils renferment.
C’est un peu comme si, archéologue des temps nouveaux, je devais dresser l’inventaire de ces lieux livrés à un repos qui semble éternel. De chaque côté de la rue, de grosses bâtisses aux pierres dorées, leurs volets sont fermés sur des secrets sans doute impénétrables. Dans la perspective de la rue, les arcades en ogive de la Place des Cornières. Un couple de Touristes s’y découpe, la Femme prend une photographie de l’Homme qui pose devant un logis à colombages. Ici est le cœur battant du bourg. Souvent des animations, des consommateurs attablés aux terrasses des cafés, des kermesses, des journées de troc, d’expositions. Aujourd’hui, en cette manière d’aurore du temps, les Existants sont rares. Le Bouquiniste, cheveux blancs, large barbe en éventail, échange quelque nouvelle avec deux Compagnons de route. Un Garçon de café replie les éventails des parasols afin de profiter du soleil. Deux Artisans restaurent la façade d’une maison. Le silence est frappant à cette heure de la journée alors que l’après-midi commence tout juste. Que font donc les Habitants de la Bastide ? Font-ils la sieste ? Sont-ils de simples cocons que la lumière n’aurait encore nullement fécondés ? Il faut dire, dans ce gros bourg, comme dans les bourgs alentour, la population est vieillissante, les Jeunes sont partis à la ville, les Héritiers ont cadenassé leurs portes et les bâtisses semblent assoupies pour toujours.
Sentiment de déambuler dans un temps sans réelle consistance, genre de Conte de Fées dessinant dans les pages d’un livre, des personnages de cendre et de fumée. Et, par effet de simple proximité, ma déambulation devient à peine palpable, lente dérive onirique où le images du rêve, toutes de tulle et de tarlatane, se mêlent et s’enchaînent dans une étrange réverbération à la limite d’une brume, d’un ris de vent qui ne sait nullement la raison de son ineffable présence. J’aime bien ces sonorités assourdies, ces lueurs aurorales, ces effusions à peine plus hautes qu’un sourire d’enfant à l’orée de son existence. C’est tout juste, dans ce décor de cinéma surréaliste, si mes semelles touchent le sol et je glisse sur la pierre lisse des pavés plutôt que je ne marche. Comment, venant de la ville, de ses sombres rumeurs, de ses mouvements désordonnés, ne pas être immédiatement et durablement heureux de cette léthargie qui dessine dans l’air léger ses arabesques diaphanes ? Ressourcement, renaissance à Soi, rencontre de thèmes enfantins, originels, le désir d’une cachette à l’abri des regards, l’immersion dans une grotte, là où seule la félicité peut fleurir et déployer sa corolle.
Je remonte la rue Notre-Dame. Des couvreurs sur un toit, torses nus, posent une dalle en zinc. Quelques oiseaux traversent un ciel de satin. La Maison du Chapitre arbore son haut pignon au faîte duquel se trouvent les oculi et leur pierre d’envol pour les pigeons. Mais nul pigeon ne s’en échappe plus depuis des lustres, les seuls qui s’ébattent encore sont ceux de la Place des Cornières qui, sans doute, imitent leurs frères de la Place Saint-Marc à Venise, en de plus modestes envols. Au rez-de-chaussée, des vitrines en ogive derrière lesquelles on peut apercevoir de beaux pains dorés, quelques pâtisseries puis une salle de restaurant ayant sacrifié au kitch l’âme de son lieu, hauts tabourets de bois mal équarris, tables circulaires grossières, comme une allusion à la forêt périgordine proche, peut-être une connivence avec la rusticité de Jacquou le Croquant, ici l’on fait appel à la révolte paysanne de l'Ancien régime, il faut bien attirer les Chalands, mais il semble que le charme n’ait nullement opéré et nul, à cette heure pourtant festive, n’est venu déguster ces délicieux gâteaux de noix du Quercy qui sont l’emblème de la maison. Vraiment, la Bastide est lourdement assoupie, ce dont, Solitaire dans l’âme, je ne saurais me plaindre, quelques rares Passants suffisent à mon bonheur.
Je franchis la Porte du Foirail nord. A quelques pas, le célèbre Café où la règle commune est de ne parler qu’en maniant l’imparfait du subjonctif. Une façon de faire un clin d’œil à la « Querelle des Anciens et des Modernes », amplement dépassée de nos jours et qu’il conviendrait de renommer « Querelle du Galimatias et du Javanais », tant notre belle Langue est mise à rude épreuve sous nos latitudes cybernétiques gavées d’Intelligence Artificielle. Certes, ARTIFICIELLE, je me plais à la calligraphier selon la hauteur de lettres Capitales. Mais passons pour des cieux plus sereins, lesquels, parfois, s’obombrent de nuées inquiétantes. De l’autre côté de l’esplanade, tout au bout d’un trottoir surélevé, la silhouette d’une vieille Dame très coquette qui fête à sa manière l’arrivée impromptue du Printemps. Petites ballerines rouges, pantalon marron au pli parfait, pardessus écossais à fines rayures beige, béret incliné sur une forêt de cheveux gris. Elle me paraît d’emblée si plaisante, tellement porteuse des belles fragrances d’autrefois que je me plais à l’imaginer dotée d’un prénom floral et, je lui attribue, sans hésiter, la belle appellation de Marguerite.
Donc Marguerite avance à pas menus, comme si elle marchait sur un tapis de renoncules ou de fritillaires couronnes, le pas suivant différant si peu du pas précédent. Je m’arrête un instant pour l’observer avec sympathie et bienveillance. Arrivée à l’extrémité du trottoir, la marche est haute qui rejoint le bitume de la rue en contrebas. Elle avance doucement, avec mille précautions, pareille à ces gerridés de cristal qui avancent sur le miroir de l’eau sans presque le toucher. Marguerite s’y prend à plusieurs reprises, avance son pied gauche, puis essaie le droit mais sans plus de succès. Le bitume se refuse à elle avec obstination. Alors j’anticipe la chute au motif que Marguerite titube et ne tient plus l’équilibre que par un fil. Je traverse rapidement l’esplanade, la saisis par son bras gauche, l’aide à descendre. La vieille dame est confuse, un peu de rose lui monte aux joues, elle s’excuse pour elle-même, pour ce soudain manque-à-être que ses jambes lui offrent en guise de maigre et indigent viatique. Elle me dit avec le dépit d’un triste constat : « J’ai failli tomber ! ». Elle ne me remercie nullement, bien trop occupée à rassembler ses idées, à remettre son vieux corps en place. Je lui fais traverser la rue puis continue ma promenade dans la Bastide. Je ne l’ai guère observée longtemps, mais cette femme avait dû être très belle au temps de sa jeunesse, et les vers de Ronsard ont longtemps résonné dans le corridor de la mémoire :
« Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle. »
Å quoi pensait Marguerite après son ébauche de chute ? Å son mari défunt ? Å ses Petits Enfants ? Å ses Amis ? Å ses anciens Amants ? Å elle et seulement à elle dans sa « traversée du désert » ? Qui donc pourrait savoir, la jungle des sentiments, la forêt équatoriale des souvenirs, la vie en sa complexité de mangrove est si difficile à déchiffrer ! Ce dont, malgré tout, je suis sûr, c’est que mon âge également avancé a jeté un pont entre Marguerite et moi, que j’en ai approché la complexité, que j’en ai sondé le désarroi bien mieux que ne l’aurait fait un Jeune Homme dans l’insouciance de l’âge. Et ici, ce qu’il me faut énoncer avec force, ceci : la douloureuse beauté d’avoir longuement avancé dans le siècle. Non, ce n’est simplement la figure de style de l’oxymore qui se laisse percevoir, c’est bien plutôt la lumière d’une vérité et le tissu de contradictions vivantes qu’elle porte en soi. Parvenu au crépuscule de ma vie, d’un seul empan de ma pensée, je parcours rapidement tous les stades existentiels, les minces bonheurs, les consternants vertiges, les espoirs et les craintes, les exaltations et les retraits, les fugues et les symphonies.
Ceci veut simplement signifier, et ceci n’est rien moins que naturel, que ma vue du temps qui passe est ensemencée de bien d’autres visions qu’elle ne peut l’être chez un Jeune Homme dont le clavier des sensations est bien moins étendu et, corrélativement, la compréhension qui lui est coalescente demeure partielle, sinon superficielle, dans cette hâte de vivre, cette boulimie d’essence bien plus instinctuelle qu’intellectuelle.
Oui, toute beauté est une douleur
et toute douleur une beauté.
Ce n’est qu’au terme du voyage, après avoir beaucoup expérimenté, connu des succès et des échecs que l’on dispose de l’alphabet nécessaire au décryptage existentiel mais, pour autant, ce dernier présente encore des lacunes, des hiéroglyphes, des traits de morse. Cependant la vue s’est affinée, l’ouïe précisée, le toucher aiguisé. La meurtrière s’est élargie qui nous dévoile des horizons autrefois insoupçonnés.
Je n’ai rien contre les jeunes générations et, du reste, pourquoi aurais-je, à leur égard, quelque ressentiment que ce soit ? Ce qui, cependant, me paraît de l’ordre d’une simple évidence, c’est le fait suivant : par rapport à leur relation à l’existence en général, les Anciens (nommons-les ainsi) jouent, à la fois, sur la Note Fondamentale et sur les Harmoniques du vivre, alors que les Jeunes expérimentent surtout la Note Fondamentale.
La Note Fondamentale ?
Le fait d’être vivant, ici, sur cette terre, en ce lieu, en ce temps. Une sensation d’immédiate présence aux choses. C’est bien le moins que l’existence puisse nous apporter sur l’échelle des tons et des gradients.
Les Harmoniques ?
La Note Fondamentale + la multiplicité des choses qui émaillent le déroulé d’une vie dont il a été déjà été question quelques lignes plus haut : les espoirs et les contrariétés, les moments d’extase et d’abattement. C’est essentiellement cette douve largement creusée entre générations, cet abîme vertigineux entre les âges qui expliquent la presque totalité des différences de points de vue, le discord des lignes de conduite, la contradiction quant aux choix fondamentaux qui orientent les vies selon telle ou telle inclination. Partant, inclus dans la logique de son comportement, chacun, Jeune ou Vieux, est sûr de détenir la Vérité et rien n’y pourra changer au motif que tout ceci tient à l’essence de l’Homme, au dépliement de son histoire, aux événements qui jalonnent, au hasard, les parcours individuels. Ainsi vont aussi bien les petites histoires que la Grande Histoire, lesquelles, malgré l’intervalle, ont des parentés proches.
Mais revenons à de plus printanières considérations. Je descends la Rue Saint-Jacques. Cette rue si animée en saison est quasiment déserte. Un restaurant autrefois porteur d’un prestige local a définitivement fermé ses portes. Quelques boutiques sont ouvertes qui prennent l’air mais n’attirent guère le Chaland. Å nouveau la Place des Cornières. Å son extrémité, un Salon de Thé dont c’est le jour de fermeture hebdomadaire. Un couple me suit qui manifeste ouvertement sa contrariété. Morte saison. Cette formule résonne si étrangement dans cette ambiance presque estivale. Ouverture/Fermeture ou la loi des contrastes.
Ouverture : Joie.
Fermeture : Ennui.
Oui, c’est bien cela, nous sommes éternellement ballotés entre un sourire et une larme. Loi des écarts : nous ne sommes nous-mêmes qu’écarts entre deux mondes :
de Jour et de Nuit ;
d’Ombre et de Lumière.
Je rejoins ma voiture. Sur un terre-plein, des Joueurs de boules, Hommes et Femmes, dont certains font entendre un fort accent étranger. Ici beaucoup d’Anglais possèdent une résidence secondaire, mais aussi, parfois, des résidences principales. Ouverture de l’Europe à l’une de ses missions essentielles : faire communiquer entre eux les Peuples qui la composent. Maintenant la Bastide n’est plus qu’un lointain souvenir, un genre de mirage flottant dans les brumes du passé. Le long du trajet, de nouvelles images effacent les anciennes. Cependant, en toile de fond, la silhouette persistante de Marguerite, ses minces ballerines rouges, son pantalon au pli impeccable, la belle tenue de son manteau écossais, son béret sur ses cheveux grisonnants et cette grâce infiniment fragile de l’âge qui parvient à son terme, le rose aux joues de la confusion, avoir été belle, s’en souvenir et à peine reconnaître son image dans le miroir. Je crois que j’oublierai volontiers les lourdes maisons aux volets clos, le carré parfait de la Place des Cornières, le Café de l’imparfait du subjonctif, mais Marguerite, tel un fanal levé dans la brume, fera son faible scintillement, fil d’Ariane pareil à un cristal qui, jamais, ne cesse de vibrer !