« Autoportrait »
Acrylique sur toile
Léa Ciari
***
Comprendre une œuvre, sauf à en découvrir d’une façon immédiate le sens, c’est parfois avoir recours à la métaphore afin que, de cette analogie, puisse découler quelque chose qui nous mette en chemin vers son obscur destin. Oui, car l’exister d’une œuvre est le plus souvent crypté, dissimulé au motif que son Créateur, sa Créatrice s’abritent sous l’opacité de la pâte, comme s’ils étaient de pures entités pelliculaires entre subjectile et plaine des couleurs, des inapparences en quelque sorte.
Donc la métaphore : le ciel est de pure clarté, autant dire de claire venue. Nulle nuée à l’horizon qui en détruirait la belle harmonie. La Montagne se découpe sur le virginal azur, d’une manière tranchée qui ne laisse nul doute sur les limites de son être. Les Cols, sont des coupes strictement définies, des géométries exactes qui ressemblent à l’enchaînement logique des créneaux et des merlons des forteresses médiévales, une Raison à l’œuvre si l’on veut. L’adret est lumineux en lequel se laissent lire les nettes arêtes de ses pentes déclives, les avers et revers de la roche sont clairement exprimés, les courbes de niveau sinuent avec exactitude si bien qu’elles ne se confondent nullement, chacune selon son intime et singulier trajet. Chaque chose est à la place qui lui revient de droit, avec la forme essentielle qui lui échoit selon les lois de la Nature : bel arrondi du Cirque, précision horlogère du Pic, ligne continue de la Moraine, arêtes franches et biseautées des Glaciers. Les boqueteaux, d’un vert Bouteille sont hautement différenciés, ne se confondant nullement avec les taches plus claires, vert Amande des pâturages. Chaque étage végétal occupe une place selon son mérite, de haut en bas, comme sur les lignes d’une portée musicale, les Pelouses alpines, les Pins cembros, les Mélèzes, les Pins à crochets, enfin les Pins sylvestres. Les Cascades font leurs chutes exactes, rythmes clairs qui sont la chevelure précise de la matière.
La physionomie du paysage est une succession de plats et de creux, de combes, de failles et de dolines, de douces éminences au caractère cependant bien affirmé. Si nous avons pris la précaution de doter quelques mots d’une Majuscule à l’initiale, c’est afin de mettre en relief la belle Réalité-Vérité de leurs nervures essentielles. Avec le souci du détail qui eût pu nous conduire, en un excès imaginatif, à percevoir, par transparence, au travers des flancs de la Montagne, jusqu’au trajet souterrain des blanches racines, la légère fluence des fins rhizomes. Bien évidemment, cette description au scalpel, cette infinie précaution à dire l’Être-des-choses et lui seul ne peut se justifier qu’à l’aune
d’un Idéal en quête de l’Essence de ce-qui-est.
Volontairement les détails ont été biffés, les confusions évitées si bien que n’apparaissent que des notions « claires et distinctes », ce que, du moins nous souhaitons, pour employer le beau lexique cartésien. Ce faisant, nous n’avons nullement abandonné l’œuvre de Léa Ciari en rase campagne, nous n’avons fait que tracer, tout autour, quelques ellipses sémantiques dont nous espérons, tel l’adret, que son versant esthétique soit illuminé.
Si l’on voulait qualifier la nature même du regard appliqué à la lecture de la Montagne, il faudrait parler, dans la plus grande précision, de ce « regard eidétique », lequel, à l’opposé du regard mondain de surface, s’enquiert des profondeurs de ce-qui-est, de façon à surgir au plus intime de leur être, là où plus rien d’ultime ne s’offre à nous que cette manière de dénuement, de simplicité, fondement de toute certitude venant éclore au jour de la conscience. Plus loin, nous verrons en quoi cette vision « eidétique » est essentielle à notre saisie la plus juste des peintures illustrant notre article.
Alors qu’en est-il de cet « Autoportrait » de Léa Ciari, au regard de la métaphore ci-avant convoquée ? Si la Montagne disait son exactitude selon netteté et précision de ses Cirques, Glaciers et Boqueteaux, autrement dit proférait d’une manière très visible les prédicats idéaux de son Essence, la perception de la toile de l’Artiste semblerait, à l’aune d’un premier regard (un regard strictement mondain), en constituer une manière de contre-exemple, d’opposition franche. Autrement dit, rien « d’essentiel » (en sa valeur originaire d’Essence) ne se donne au regard, « Léthé », nom du Modèle, demeurant, tel un secret hiéroglyphe, celée en son plus énigmatique silence. Si bien que, l’observant, non seulement nous demeurions dans une espèce de mutité à son endroit, mais nous aurions le désir de la répudier sans délai au titre de sa non-manifestation. Alors, ce qu’il faut ici préciser : que le regard strictement mondain, seulement attaché au fleurissement des apparences, à la pure magie des reflets, au pluriel carrousel des éblouissements, longe une possible Vérité, en tutoyant la forme, à défaut d’en pouvoir lire le riche symbole. Aussi, allusion doit-elle être faite au Voile d’Isis, ce Voile allégorique se donnant pour l’entière dissimulation de la Nature, laquelle ne livre que partiellement les magnifiques lois de son Essence. Pour qui est en quête de cette haute et redoutable Réalité-Vérité, redoutable parce qu’infinie dans l’œuvre de son découvrement, loi lui est imposée de soulever le Manteau de la Déesse afin de vivre de la belle et infinie lumière de son éclat. Derrière le Voile, plus de manifestation tronquée de ce qui est important, vital, sublime, plus de trompeuses apparences, plus d’hallucinations, d’aveuglants mirages, plus de commedia dell’arte,
juste l’exactitude
de l’Être-des-Choses.
Or tout examen de la « Léthé » doit se rapporter au sein même de la mythologie grecque, personnification de l’Oubli, lequel Oubli ne peut s’effacer et dévoiler sa charge de Vérité qu’à la suite d’un travail de mémoire, de mise au jour d’un présent lumineux, inversion des pans d’ombre qui en dissimulaient la force vive. Faire éclore la Vérité, se dit, en ancien grec « alètheia », le « a privatif » indiquant la suppression de la « Léthé » oublieuse des formes du réel. Donc, c’est sous cet éclairage aléthéiologique qu’il faut nous emparer de cet « Autoportrait », nous immiscer sous sa surface, glisser en son revers, vêtir sa propre vision de cette dimension eidétique (d’Essence), afin de découvrir le dissimulé, le percevoir en tant que mouvement essentiel de ce qui s’y abrite. Nous emprunterons la figure de la recherche géologique, le Volcanologue trouant la croûte noire et refroidie de la lave du bout de sa pioche, découvrant ce rubescent magma en fusion qui est la Vérité, non seulement du Volcan, non seulement de la Terre, mais de la Physis, cette dimension à nulle autre pareille, mystérieuse puissance, moteur interne des choses et des êtres. Sans doute, Tous, Toutes, sommes-nous des Fils et des Filles de cette déflagration ontologique se perdant dans la nuit des temps. Cependant nous n’en portons plus que d’infinitésimales traces se perdant, elles, dans la nuit de nos corps.
Le regard que nous dirigeons sur « Léthé », est, en conséquence, ce regard strictement existentiel (donc le strict opposé du regard eidétique habité de la présence immanente des Essences), ce regard distrait des Existants qui rebondit constamment, jamais ne s’arrête ni ne se remet en question, vision papillonnante du réel en son extraordinaire fourmillement. Ce que la technique picturale fait paraître, cet éclairage flou de l’Artiste, cette manière d’écorce superficielle dont le motif se trouve altéré par l’interposition d’une vitre ruisselant de buée, laquelle n’est sans rappeler la fragilité, l’estompe des Personnages dont les ombres portées se découpent sur le papier huilé des cloisons des Maisons de Thé. Seulement des Estompes, des Esquisses dont on se demande si elles sont bien réelles, si ce n’est la mobilité de notre imaginaire qui en a tracé les essentiels phantasmes, images d’un autre Monde, peut-être d’un outre-Monde.
Dans notre activité logique de saisie du réel, notre conscience se heurte à une indécision manifeste : où doit-elle faire porter la pointe de son interprétation ? :
sur cet en-deçà de l’image
qui ne se nourrit que
de tremblants farfadets,
d’illusions d’optique,
d’irisés simulacres,
ou bien, franchissant le pas,
traversant l’écran qui nous en sépare,
nous emparer de l’au-delà de ce réel,
nous situer au cœur même,
au foyer de l’Être de l’Artiste,
là où, sous la vitre givrée des apparences, gît l’essentiel du Soi, cette foncière aptitude à assigner le réel de la façon la plus serrée, la plus singulière qui soit afin que, le Soi puisse se donner en tant que ce pouvoir de constitution dont l’œuvre d’art est la résultante. Si ces conditions idéales sont réunies,
à savoir faire coïncider l’en-deçà de l’image
en laquelle nous stationnons,
Nous-Voyeurs de cette forme
et le Soi-créateur-de-l’Artiste,
alors nous retrouverons un orient un instant perdu et quelque chose se manifestera de l’ordre d’un sens toujours en attente d’être découvert, inventorié, métabolisé. Nous nous révélerons dans l’optique de vivre au plus près de cet « Autoportrait » lequel, Humain en son essence,
décide de notre « Portrait » même,
de notre condition d’Existants
placés sous la vision de l’Autre,
l’Artiste passeur de formes,
mais aussi de l’Autre en tant que cette Œuvre qui,
avant de demeurer en sa stricte autonomie,
nous appartient un peu à la hauteur
de la détermination que nous lui adressons
comme sa possible signification
et, par simple motif de réciprocité,
la nôtre, édification des balises en lesquelles
nous tracerons le chemin qui nous est destiné.
Å plonger plus avant dans la sémantique de l’image, nous découvrirons en elle, sans délai, cette mesure essentielle d’un livre derrière lequel « Léthé » semble trouver refuge. Plus qu’une forme symbolique, cette présence des signes écrits constitue un signal à nous adressé dont il convient de ne nullement euphémiser l’insigne portée. Plus d’Un, plus d’Une verront, dans cette représentation, une manière de miroir en lequel « Léthé » se fondra, tel Narcisse se mirant dans la surface de l’onde. Pluralité de signes trompeurs, fiction gratuite à partir de laquelle s’aliéner en son pur et inutile mensonge. Nous imaginons aussitôt l’indistincte pullulation de Personnages de comédie dissimulant leur propre épiphanie sous la pellicule d’une dramaturgie inventée de toutes pièces. Autrement dit une fluence de mots inutiles, tronqués, comme le sont ceux des rencontres mondaines où leur substance même croule sous le poids fatidique de son inanité, de sa frivolité.
C’est bien dès ici qu’il nous faut prendre les choses à revers, troquer notre vision quotidienne, singulièrement domestique, contre la Vision intuitive des Essences, laquelle ne peut résulter que de cette belle « conversion du regard » revendiquée par tout geste de nature phénoménologique. Imaginons un instant l’émission de quelque langue vernaculaire tenue au hasard des rencontres :
« C’est bientôt la fin du printemps.
Bon week-end !
On est lundi ou mardi ?
Je ne reste pas longtemps.
Un instant, s’il vous plaît.
C’était mieux avant.
Je ferai ça demain.
Il dort encore ?
Je ne bois jamais de café
Il fait beau aujourd’hui
On va au ciné »
Ce ne sont que conversations météorologiques, allusions temporelles creuses, formules automatiques du quotidien qui ne disent plus rien. Å force d’être répétées, personne n’en perçoit plus le contenu réel, seulement un genre de sourde mélopée sans but apparent.
« Printemps » ne dit rien
« Week-end » ne profère rien
« Ciné » n’énonce rien
Sans parler des affligeants : « Grave », « C’est énorme », « Génial », « En fait », « Carrément », « Pas de souci ».
Mais, ici, volontairement, nous sommes allés aux extrêmes, là où la langue, cette Sublime Essence, se meurt d’être si prosaïquement employée. Notre siècle se complaît, à foison, à allumer des autodafés dans lesquels disparaissent les incunables du passé, il n’en demeure guère que des cendres, et encore !
Et puisque nous proposions de « prendre les choses à revers », le choc va être rude, la collision radicale. L’exigence des Essences est telle que rien ne sert de tergiverser, d’employer des moyens termes, il convient de faire place nette, de faire surgir ces mots à l’infinie puissance qui, telle la surabondance de l’Un dans la philosophie plotinienne, communiquent aux hypostases qui en dépendent, une inépuisable énergie, un subtil rayonnement.
Appeler donc des mots
qui tracent dans le nocturne du Monde
leur brillant sillage de comètes.
Encore une fois nous est-il demandé de pointer l’index en direction de ce lexique philosophico-poétique des Anciens Grecs, aube de la Pensée et de la Philosophie, mots originaires qui sont comme les formes architectoniques, archétypales qui traversent le chaos mondain, lui insufflent un ordre selon la Raison. Elle seule, cette Profération Initiale, viendra à bout de toutes les errances, de tous les non-sens qui, partout fleurissent, si bien que n’en résulte qu’un vaste pandémonium privé d’aurore, remplacé par un funeste crépuscule prédictif de l’endormissement des consciences. Et puisque nous avons décidé de nous porter au-devant de
ces Mots magiques,
chargés de lourdes
et belles significations,
voyons en quoi ils peuvent s’appliquer
et rayonner à partir de « Léthé »
ou de sa représentation.
Parole de l’Origine : Phusis, l’être en son initiale donation
Parole de l’Origine : Khréon, la présence du présent
Parole de l’Origine : Moïra, la Dispensation
Parole de l’Origine : Logos, le Recueil
Parole de l’Origine : Alèthéia, naissance de la vérité
Nous reprendrons donc, point par point, ces allégoriques et ésotériques assertions afin de leur attribuer un contenu relatif à la quête entreprise en direction de « Léthé ». Afin que notre propos ne demeure dans l’abstraction seule, il nous faut à nouveau poser devant nous la belle Œuvre de Léa, la commenter selon l’esprit même de ces Termes Originaires.
Parole de l’Origine : Phusis, l’être en son initiale donation
Ce que l’on aperçoit ici, tel le surgissement originaire de la Phusis, cette Figure identique à une forme antique, peut-être celle d’une Déesse. D’une Déesse se donnant sous l’espèce d’une poterie destinée à quelque mystérieux rituel. Tout un camaïeu de beiges, toute une unité d’Argile et de Glaise, éléments fondateurs, s’il en est, d’une possible généalogie Humaine. L’Être paraît, mais sous la réserve prudente, mais sous la retenue pareille à une respiration, à un souffle d’avant la parole.
Parole de l’Origine : Khréon, la présence du présent
Et bien que cette image de « Léthé » soit fugitive, prononcée sur le mode pastellisé des choses délicates et fragiles qui viennent au Monde, un étrange sentiment de pure Présence se manifeste en nous, au plus vivant de qui-nous-sommes. Cette Présence, est-ce vraiment la sienne, la présence que la peinture porte en propre comme sa propriété ? Ou bien est-ce nous qui la constituons cette présence, au motif que si, d’aventure, elle nous échappait soudain, nous serions décontenancés, perdus à nous-mêmes en quelque manière, absents à nos Silhouettes de carton, simiesques faces jouant sur une scène sans consistance aucune ?
Parole de l’Origine : Moïra, la Dispensation
Nous, Voyeurs de l’œuvre, qu’observons-nous, si ce n’est ce simple résidu de la Dispensation de la Moïra Tisseuse de Destins, cette parution de « Léthé », esthétique en sa forme achevée ? En quelque façon, depuis même notre avant-naissance, nous étions, tout comme Celle de l’image, initialement destinés par les étonnants desseins du Ciel et de la Terre, à figurer en ce lieu, en ce temps, au même titre que les affluents viennent nécessairement du Fleuve-Père, destinés donc à nous actualiser selon une invisible Volonté, à en prendre acte, à nous incliner avec respect devant ce-qui-vient-à-nous, ce qui, par son mérite, confirme notre situation terrestre, cette hésitation, ce frémissement, cette irisation fleurissant au carrefour des multiples hasards de l’exister. Ici, « Léthé » se donne pour Fille de la Moïra, comme nous, en un unique geste du devenir humain.
Parole de l’Origine : Logos, le Recueil
Tous ces mouvements antécédents de donation de l’Être : Phusis surgissante ; Khréon émergeant au centre de l’actuel ; Moïra assemblant les fils du Destin, tout donc converge en un point unique qui se décline sous la puissance focale du Logos, Recueil des signes épars du Monde en ce qui l’affirme comme réel-plus-que-réel, ces Mots sans lesquels le Tout se réduirait, comme peau de chagrin, à la dimension dispersante-évanouissante du Rien.
Parole de l’Origine : Alèthéia, naissance de la vérité
De toute cette infinie mouvementation des apparitions-disparitions, de tous ces remuements originaires qui oscillent du Chaos au Cosmos, de toute cette agitation qui nous ferait douter de notre propre existence, voici que, par extraordinaire, visant encore et toujours « Léthé », une évidence se fait jour, une intuition initiatrice d’exactitude se lève en nous à la façon dont l’œil du cyclone colonise le Ciel et lui impose sa loi :
« Léthé », celle que nous pensions
en tant que dimension obscure,
esquive du réel,
fausseté en quelque façon,
voici qu’elle se proclame
avec la vive clarté d’une flamme,
qu’elle se profère comme « A-Léthé »,
comme pure Alèthéia,
naissance de la Vérité.
Y a-t-il mystère à ceci ? Tour de Prestidigitateur ? Est-ce une colombe irréelle qui sort du chapeau du Magicien afin de nous abuser ? Non, toutes ces hypothèses sont pure fantaisie, gentilles d’hallucinations concoctées par un fertile imaginaire. Mais comment expliquer
cette subite translation
d’une supposée Non-Vérité
à une Vérité ?
La résolution de l’énigme tient en peu de mots :
c’est par une simple conversion
de son propre regard que « Léthé »
s’est métamorphosée en « A-Léthé »,
claire affirmation de qui-elle-est, simple dissimulation en puissance de toutes les donations possibles d’êtres à la surface de la Terre. Et par simple effet de vases communicants,
la Vérité qu’elle porte en elle
ruisselle en nous,
nous désobstrue en quelque sorte, nous ôte notre propre « Léthé », nous ouvre l’éclaircie au motif de laquelle les choses qui paraissaient infiniment cryptées, ne feront que scintiller, brasiller, faire leurs gerbes d’étincelles, ici, là-bas, encore plus loin sur la ligne d’horizon, et bien au-delà, au plein de la nuit cosmique
tel un sourire
qui s’allume sur le
visage d’un Enfant.
*
Variation iconique :
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