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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 19:32

 

J'ai vu l'Amour.

 

 

phy 


 Source : fotocommunity.

 

 

  Le physalis. Mais qui donc a bien pu nommer, métaphoriquement, cette fragile et gracieuse plante "L'Amour en cage" ? Faut-il ne rien connaître à l'Amour pour le circonscrire à des limites, celles-ci fussent-elles immatérielles !

 

  D'ailleurs, l'Amour, je l'ai vu, de mes yeux vus, il a des ailes diaphanes, un corps d'éphémère, une tunique de soie, des pattes de cristal, un grésillement d'insecte, le vol du colibri, les yeux-caméléon, la grâce du jour, l'impalpable de la nuit, le velouté de la brume, l'irisation de la goutte, la courbure du poème, la consistance de la dune, la fuite de la lumière, le toucher de la nacre, une langue de corail, des lèvres de silence, des idées de vent, des clartés de lagune, la douceur du galet, l'insistance légère de l'aube, l'impalpable du crépuscule, l'arrondi de la crique, le balancement du palmier, le teint rose-thé, le vol bleu du céladon, la transparence du parchemin, le fluide de l'aquarelle, l'à-peine esquisse du temps, le glissement de l'estompe, le tournis du flocon, la blancheur du magnolia, le grisé de la cendre, les joues-porcelaine, la hanche-lyre, le bassin-amphore, la chute d'une plume, le vol du sterne, la pliure d'écume, l'hésitation du grésil, les nervures de la feuille, le fil d'horizon, le clignotement des étoiles, la couleur des voyelles, un son d'outre-ciel, un goût de nectar, le balancement de la phrase, la souplesse de l'alexandrin, le flou de la peau-chagrin, l'ellipse de l'espoir, la confidence de l'édelweiss, la marche piquetée de l'aigrette, la touffeur de la tourbe, le balancement de la canopée, la rumeur du sommeil, les pieds de Mercure, le fil d'Ariane, la mutité du Sphinx, l'impermanence de l'uranie, la calebasse de l'ukiyo-e, l'harmonie du taijitu, le toucher de la pluie, les doigts de gemme, la saveur de la madeleine, la pureté de la source, la confidence de la banquise, le col du cygne, l'allure de l'alezan, le trot du yearling, la caresse de l'argile, l'éclat de la chambre noire, la fuite de l'étincelle, la rumeur de la lave, le calice du lys, un susurrement de fontaine, l'énigme du puits, le scellé de la jarre, la glaçure de l'émail, l'ondoiement du ruisseau, le sinueux du chemin, la plénitude du cercle, l'étoffe de l'étoupe, la vibration inaperçue du cristal, la fuite de l'écluse, l'éclat sourd de la falaise, le rythme auroral, la nuit féconde, l'approximation du dire, la jetée souple de la parole, le mouvement des astres, la langueur lunaire, la patience des étangs, le frais des ombrages, la marée fluide, l'inclinaison de l'étrave, la modestie de la ligne, l'absence du pointillé, la suspension du souffle, le nuage de la lampe, l'élégance du noir, le parti-pris du blanc, la griserie des médiations, les affinités électives, l'adret incliné de l'heure, la permission de minuit, la collation frugale, le battement des yeux, le limaçon de la langue, le sanglot étouffé, le râle du courlis, la tête de linotte, le seuil permissif, la métaphore plurielle, le rêve alambiqué, la douleur de l'absinthe, l'ivresse du peyotl, les pointillés de la mescaline, les éblouissements du jade, l'ennui des ancolies, la retenue du névé, la fraîcheur menthe poivrée, l'abstraction diagonale, la déclivité des humeurs, l'ambroisie glacée, la meringue étoilée, le précieux du velours, la rigueur du lin, le diamant de l'herbe, la tunique du scarabée, la lueur du café, la suavité du thé, tremblement de chrysalide, giration de douce obsidienne, repli de calmar, grains célestes, pierres levées, œuf gigogne, oscillation de balancelle, effluve de musc, perte d'eau dans l'acequia, odeur sourde de limaille, impulsions aimantées, nords magnétiques, effusions boréales, dérive des continents, faille sismique, glèbe versée luisante, feuillée sous le vent, dentelle arborée, lente chenille processionnaire, coulure de zinc au bord du toit, levure gonflant le pain, dragées fondantes, élixir en pluie de muqueuse, mouillure palatale, supinations digitales, frottis de glénoïdes, pavé lustré petit jour, lucarne sur le toit, facétie cerf-volant, songe aquatique, page à peine maculée, ébruitement de courlis, phosphorescence d'ivoire, aile bleue sous les alizés, marécages d'eaux oblongs, palimpseste illisible, mappemonde bercée azur, escalier montant colimaçon, mystique corps fluet, magie charbonneuse du soir, musique rimbaldienne, nostalgie proustienne, spleen baudelairien, mue imaginale, dépliement métamorphique, mémoire oubliée oublieuse, emmêlement de tulle, languissement ombilical, chair ferrugineuse, clapotis alambiqué, peau arche tendue, paume douce soudée, digitalités pianotées, fleurements arboricoles, miroir sans tain, avancée racinaire, paupières allumées khôl, temple ouvert au silence, vertige effilé de la lame, rideau soufflé griserie, signes ployés roseaux, sources claires à contre-nuit, lourde salive marine, félin aux yeux verts, baies mauves dans haie écartelée, route à l'assaut des nuages, collines naissantes, coquillage habité de rumeurs, rêves de sable, chaînes libres du temps, ténèbres percées braises vives, solitude horlogère, clairière neuve, sein forestier, toits ardoises bleues, flammes à l'assaut du ciel, encre diluée dans espace agrandi, pétales exubérants, calices éployés, étamines dressées, pollen fusant éther; mais qui donc a encagé l'Amour, cette libre disposition de Soi en direction de l'Autre, qui donc a osé cette métaphore morte ? L'Amour n'est pas la cage. L'Amour est l'Oiseau vermeil, hors la cage, plumage polychrome ouvrant son éventail, ailes gonflées de vent, rémiges infiniment mobiles, dépliement de soi, pur bondissement. L'Amour jamais ne tutoie la geôle. L'Amour est l'autre nom de la LIBERTÉ.  Sinon il n'en est que le Fou commis à perdre son âme !

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