Philosophie dans le boudoir.
À propos de Zoï.
Dès l'énoncé du titre on se doutera du thème qui sera développé dans l'article, bien évidemment en référence à l'œuvre de Sade, que l'on résumera de la manière suivante : il s'agira d'instaurer un débat, somme toute classique, portant sur les concepts de Nature et de Culture; de voir en quoi les comportements humains auraient à se fonder sur l'une plutôt que sur l'autre. Sommes-nous des êtres naturels suivant une pente innée qui nous conduirait à exprimer toutes sortes de conduites, sexuelles notamment, sans avoir recours aux notions de bien et de mal ? Ou bien, à l'opposé, devons-nous nous inscrire dans une perspective culturelle, laquelle situerait la totalité de nos actes dans une dimension morale édictée par la société ?
On le voit, le problème n'est pas récent, tout groupe humain posant, de fait, les conditions mêmes qui participent à l'instauration d'un vivre ensemble harmonieux. Mais d'abord, regardons cette photographie selon cette opposition binaire nature-culture et essayons de la décrire avec le plus d'objectivité possible. D'emblée nous pouvons y repérer les lignes de force naissant de cette dialectique. La Jeune Femme y apparaît dans une pose tellement alanguie, suggestive, offerte que nous ne pouvons faire l'économie d'une pensée "naturelle", instinctive, laquelle nous inviterait à des rapports intimes, sinon enclins à la luxure. C'est donc de pur désir, de jouissance, d'incision des incisives dans le fruit épanoui de la chair dont nous sommes saisis alors que notre libre arbitre semble se dissoudre dans la somptueuse touffeur du boudoir. Toute notre attention focalisée, là, sur "l'objet"(en référence au sujet et non comme simple ustensile, s'entend !) à posséder alors que le monde alentour s'évanouit dans des abstractions d'étoupe.
Mais il faut maintenant nous orienter vers ce qui, de la culture, nous fait le don. "L'Offerte" ne l'est pas à seulement être appréhendée selon une libre oblativité dont nous ferions notre caprice. Voyons, d'abord le visage, cette si belle épiphanie de l'âme. Il est tendu, à l'extrême limite de la clarté, se réfugiant déjà dans une manière d'ombre salvatrice. Et il y a plus, il tutoie, dans l'à-peine lueur des maroquins, des volumes que l'on soupçonne éloquents, remplis de savoir, de beau langage. Et cette commode se perdant dans ses propres reflets d'acajou, ne révèle-t-elle pas l'habileté de l'artisan, la pure grâce qui a présidé à sa fabrication ? Et cette méridienne aux arabesques grège, au doux enroulement de soie, ne fait-elle pas signe en direction du repos, de la méditation alors que la nuit déroule son encre au dehors ? Et le cadre peint avec son violon que rehausse une claire partition ne nous intime-t-il pas de rejoindre quelque sonate apaisante au seuil d'un proche sommeil ?
Ici, nous le voyons bien, nous flottons continuellement entre deux topiques de notre être, genre de subtile schizophrénie établissant une invisible ligne de partage, comme pour les eaux, selon deux bassins versants opposés et pourtant complémentaires, car la tâche serait malaisée de dire les eaux naturelles, les culturelles, leur commune liaison les rendant aussi peu lisibles que le vol blanc du goéland. A proprement parler nous sommes bien dans une "rhétorique du boudoir", ce lieu intermédiaire entre le salon où l'on philosophe, la chambre où l'on aime. C'est, en soi, une manière de position intenable, d'attitude de funambule suspendu au-dessus du vide, à qui l'on demande de choisir la nature de l'abîme dans lequel il va chuter. Car, en effet, comment séparer en nous ce qui est alimenté par les ressources de la nature, ce qui vient modérer ses emportements sous les auspices de la culture et de ses infinies déclinaisons ? Sauf à nous placer dans une position aporétique de non-choix, nous apercevons bien que cette délibération somme toute artificielle, cette partition du territoire anthropologique selon nature et culture est insoutenable.
Le problème que pose en réalité l'ajointement des deux notions de nature et culture est rien de moins que la confrontation du chaos et du cosmos. Seuls les Présocratiques avaient une vue unificatrice du monde et cette vue leur était conférée par le recours aux mythes. Mais dès les débuts de la philosophie, avec Socrate d'abord, Platon ensuite puis la pensée des Lumières, Kant et sa Critique, l'univers de la connaissance devait se scinder en deux parties distinctes selon le processus dialectique. Le règne de la Raison, partout dominant, mettait définitivement à bas toutes les anciennes tentatives de voir l'Un, ne s'ingéniant qu'à voir le Multiple en toutes choses. Nous sommes les enfants de cette conception qui divise et fragmente, nous sommes autistes. Ce qui revient à dire que le réel nous ne le percevons plus que selon deux gammes d'opposition, d'un côté le Blanc, de l'autre le Noir. Entre les deux aucun intermédiaire qui établirait des passerelles, des nuances, des liaisons. Comme si la Belle-effigie-humaine qui nous est proposée sous sa pellicule glacée n'avait à nous apparaître ou bien entièrement "naturelle" ou bien totalement "culturelle".
Sans doute est-il temps, dans notre monde tellement offert aux clivages de toutes sortes, aux frontières délimitant tout, aux lignes imaginaires partageant les Pôles, de substituer une vision plus "cosmologique", s'abreuvant davantage aux mythes producteurs de rêves, à la Poésie comme manifestation essentielle de ce langage qui nous traverse et dont, en grande partie, nous sommes constitués. Ainsi, plutôt que de se limiter à une simple perception logique ou argumentative définissant les catégories du Blanc et du Noir, à un abord des choses sous l'angle du seul concept, disposons-nous à faire du Gris, cette figure du passage, de l'intermédiaire, de la transitivité, un nouveau paradigme à partir duquel la scène du monde nous apparaîtra selon de nouvelles ressources.
Se servir, par exemple, de la notion "d'affinité", cette mesure féconde des choses qui nous les révèle dans une perspective entièrement renouvelée, diaprée, polychrome, grosse d'une multitude de significations cachées, notion disponible à ce que, chacun, nous avons de singulier dans notre rapport aux autres d'abord, à l'univers ensuite. C'est de NOUS dont il s'agit dans le fait de nous rapporter à la nature, à la culture, à la société, aux lois de toutes sortes. Ce n'est jamais d'un individu abstrait, comme sait si bien les produire le Principe de Raison ( ne lui attribue-t-on pas le prédicat de "suffisante" ) ? C'est de NOUS qu'il faut partir afin que les choses ne restent pas lettres mortes, objets désincarnés. Et, qu'ici, que l'on n'aille pas nous instruire un procès en solipsisme. Ce n'est pas de morale dont il s'agit, mais de connaissance, de relation de notre microcosme au macrocosme, en quelque sorte de la confrontation du ciron à l'infini. Alors, dès que l'on a pris la mesure de l'écart incommensurable qui, toujours, place l'homme face au monde, dès que l'on a aperçu la dimension de l'abîme, l'on ne peut percevoir cet acte d'adhésion à l'autre-que-nous qu'à l'aune d'un acte solitaire qui NOUS concerne en propre et qu'aucune altérité d'aucune sorte ne saurait combler.
Mais il faut illustrer, avoir recours à la métaphore - cette parente proche du mythe -, afin que les choses s'éclairent avec suffisamment de pertinence. Prenons l'image du fleuve. Disons que le Principe de raison, lequel met en équation l'univers afin de le mieux connaître, se comporte comme un fleuve qui ne visiterait qu'une rive, l'une après l'autre, tantôt faisant glisser ses courants le long de la rive droite, ombreuse et de couleur noire; tantôt le long de la rive gauche, ouverte aux galets et aux dominantes blanches. Jamais d'écoulement dans le milieu du lit, un simple parti pris, un choix de progression vers l'aval en ne connaissant qu'une face du réel avant d'en éprouver son vis-à-vis.
Et, maintenant, décrivons une manière plus nuancée de gagner l'estuaire, à savoir s'y conduire à la seule force de la métaphore, selon quantité d'affinités qui se feront jour au fur et à mesure de la progression. La nature même des affinités - que nous considèrerons à la manière de Goethe, à savoir les "affinités électives" enjoignant mystérieusement à deux corps de s'unir afin de donner naissance à un nouveau corps -, les affinités donc, leurs étranges attirances, les liaisons successives dont elles permettent l'émergence, tout ceci se tisse des couleurs de la fantaisie, de l'impromptu, du saut gracieux en direction de tout ce qui, à un instant donné, fait sens. Ainsi faudra-t-il s'accommoder de leur caractère primesautier, parfois capricieux, toujours déroutant, tellement semblable aux combustions spontanées du "coup de foudre". Ici, l'on comprendra que nous sommes aux antipodes de la froide raison calculatrice; l'on fera sienne cette descente des eaux bondissant d'une rive à l'autre, d'un rocher à l'autre, d'une mousse à l'autre, dans un genre de joyeux parcours fait d'écumes blanches, de tourbillons noirs, de flottements gris car se mêleront dans une même symphonie, les bulles d'oxygène, les vases profondes, la translation des bancs de sable.
La métaphore fluviale rapportée à la photographie qui nous occupe, l'éparpillement de ses eaux en milliers d'affinités, en milliers de facettes brillantes nous installera dans une vue bien plus ouverte, non limitée au système binaire qui avait décrété le Noir et le Blanc comme seules alternatives offertes à notre entendement. La Raison, trop soumise à l'impérium des causes et des conséquences, aux suites logiques, aux enchaînements méticuleux ne sait progresser qu'en bipédie, tantôt sur un pied, tantôt sur l'autre. La pensée métaphorique, elle, se libère de telles entraves et préfère à la bipédie claudicante, les allées et venues infiniment mobiles du mille-pattes, cet insecte extraordinaire doué d'une capacité d'ubiquité. Rapportée à la vision, la souplesse métaphorique substituerait à la myopie de la Raison, la vue panoramique du caméléon, sa capacité, également, à jouer du clavier étonnant d'un chromatisme sans bornes. Nous apercevons bien là qu'une telle pensée métissée, changeante, inclinant vers la luxuriante métamorphose ne saurait se limiter à considérer les choses sous le double joug de la Nature et de la Culture, ces catégories fussent-elles dignes d'intérêt par ailleurs.
Mais, à partir d'ici, il faut à nouveau avoir recours à la métaphore pour avancer, ce qui est bien normal dès que l'on fait appel à un "savoir métaphorique". Il s'agit de penser par images. Maintenant, L'Hôtesse du boudoir, plutôt que de la considérer sous le scalpel de la raison, nous allons nous en saisir sous l'angle de visions multiples, lesquelles seront autant de mise en jeu de quantité d'affinités avec cela qui nous est donné à voir. Prenons un peu de recul et, puisque, par définition, le discours métaphorique est multiple, laissons s'approcher de notre propos d'autres protagonistes illustres, tous issus du champ de l'art. Et voyons ce que ces derniers auraient à nous dire si, d'aventure, ils avaient eu à rencontrer l'Hôtesse de ces lieux. Sans beaucoup nous écarter de la vérité, voici l'étrange vision qui aurait résulté d'un examen approfondi de l'œuvre, car il s'agit bien d'une œuvre à interpréter.
Picasso y aurait vu la Femme multiple, le modèle infiniment métamorphique se pliant aussi bien aux exigences de la fragmentation cubiste, analytique ou bien synthétique, mais aussi la manière de liane aux membres emmêlés de la période surréaliste, mais aussi les infinies déclinaisons sous la forme du fer, de la céramique, du bronze.
Rembrandt n'aurait manqué d'y être sensible à la qualité de la lumière, cette lumière charnelle, rasante, attentif à cette présence du Sujet surgissant du clair-obscur comme révélation de la peinture même, de son pouvoir de nous transporter bien au-delà de nos habituelles contingences.
Balthus y aurait rencontré l'image de ces Lolita, de ces pré-nubiles qu'il aimait à peindre dans une gamme de teintes tellement semblables - existe-t-il une couleur de la carnation, une palette de la sensualité ? -, qu'il s'ingéniait à cerner dans des poses alanguies dont on pourrait penser qu'elles habitent de toute éternité les archétypes humains.
Modigliani aurait pu plaquer son "nu couche de dos", directement dans le cadre de la photographie, manière de transposition dans le temps de ce qu'il est convenu de nommer "l'éternel féminin" qui, en réalité n'est que la projection fantasmatique de "l'éternel masculin".
Ingres y aurait ajouté une touche de nébulosité afin de nous conduire dans les vapeurs du "Bain turc".
Ingres, encore lui, en aurait peint une variation sous les traits éminemment voluptueux de "La Grande Odalisque".
Et la liste pourrait s'allonger à l'infini, depuis le "Nu allongé" de Renoir, jusqu'au "Nu allongé devant un miroir" de Kirchner, en passant par "L'Odalisque" de Boucher à la chair impétueuse ou bien "La Nymphe allongée" de Cranach dans sa posture de total abandon dont plus d'un boudoir philosophique eût voulu faire sa Muse ou, mieux, sa Courtisane.
Lucas Cranach l'Ancien
"Nymphe allongée" (1530-34)
(source : Web Gallery of Arts).
Cette nymphe cependant ne laisse de nous inquiéter, le cartouche placé à la cimaise du tableau nous intime l'ordre de ne pas la réveiller. A quels songes se laisse donc aller cette nymphe dont le sommeil paraît si précieux ? L'esthète, tout entier livré au jeu des affinités avec l'œuvre, demeurera au niveau se sa sémantique plastique, de sa beauté formelle, de sa douce carnation faisant penser à la nacre, à la pêche, à la souplesse de l'argile. Il restera disponible au chromatisme des sentiments, aux déclinaisons de l'âme en direction de ce qui voudrait bien se donner de l'ordre des apparences. Il stationnera sur l'aire accueillante des phénomènes, ne cherchant pas à lire dans l'image les significations latentes qui sont supposées y exister à bas bruit.
Bien au contraire, le Rationaliste, assoiffé de justifications, de déductions, d'inférences logiques, aiguillonné par l'urgence à débusquer tout ce qui peut être cardé à l'aune de la sacro-sainte Raison, eh bien le Rationaliste rationalisera, c'est bien le moins pour un esprit souhaitant s'abreuver aux sources de l'exacte connaissance. De la pose il déduira peut-être l'attente de l'Amant, ce dont l'assurera le carquois suspendu à l'arbre, ainsi que les flèches et l'arc - celui-ci n'est-il pas l'attribut du malicieux Cupidon ? -, de la source il fera le bain de jouvence promis aux amants après les joutes amoureuses - sinon, comment justifier cette source ? -, des perdrix, le mets du banquet, lequel ne manque jamais de faire suite aux rencontres nuptiales. Le Rationaliste aura "raison" au regard de sa propre subjectivité et sa conviction ne sera jamais remise en question, les lumières de l'intellect éclairant toujours ceux qui s'y adonnent.
A ce précis Géomètre s'opposera la démarche, tout en finesse de l'Esthète, lequel procédant par affinités, par souples effusions en direction du réel rencontré sera toujours dans une manière d'authenticité avec les choses. Ni en avance par quelque jugement hâtif, ni en retard pour cause de quelque anachronisme. Son esprit de finesse se sera coulé à l'exacte dimension de ce qui se présentait à lui selon telle ou telle opportunité. De la vue du Modèle, il n'aura tiré aucune leçon morale, pas plus qu'il ne se sera engagé sur la pente lisse des interprétations hâtives. Il aura regardé en direction des choses, telles qu'elles apparaissent, sans y ajouter de point de vue ou bien retirer ce qu'il considère comme des artifices. Ne catégorisant pas, il n'aura pas établi de ligne de partage, de frontière à partir desquelles classer les attributs ressortissant à la nature; ceux appartenant au district et aux juridictions de la culture. Avec le monde, il aura été en phase, attentif seulement à percevoir son degré de plénitude, sa capacité à déployer des significations en direction de l'art. Il aura été conforme à sa nature d'homme, laissant s'élever en lui la parole de confiance qui lui est intimée depuis l'arche avancée de sa conscience. Esprit de finesse, il aura été, tout simplement conforme à la justesse des choses.
Quant à l'adepte de trop vives lumières, il n'aura été qu'un genre de ratiocineur que son intellect porté à blanc aura trompé, un exégète dupé par son empressement à tout soumettre à la mesure, au calcul, à l'explication. Parfois, à se comporter ainsi, on ne se commet qu'à sombrer dans des culs-de-basses-fosse dans lesquels ses propres fantasmes tiennent lieu de raisonnements correctement étayés, s'exposant aux constants sophismes. Constante conduite allouée aux subtilités discursives, lesquelles ont tôt fait de basculer dans une rhétorique exponentielle dont, jamais, on ne peut bien saisir les "effets". Ce qui, bien évidemment, constitue un comble pour qui prétend être rationaliste.
En guise de conclusion il serait peut-être opportun de dire la position de la Raison prise en étau entre deux réalités qui paraissent contradictoires et non miscibles, le Noir, le Blanc, autrement dit le "parti pris des choses" - pour paraphraser Francis Ponge -, ou bien la Nature, ou bien la Culture et la situation toujours équivoque, pareille à une pétition de principe, étrange partition du Clair et de l'Obscur, du Jour et de la Nuit. Comme s'il existait, par essence, une faille, une intime séparation, une injonction selon laquelle même le rythme immémorial du nycthémère, son oscillation sans césure apparente devait recevoir une ligne de fracture en son sein.
À l'opposé de cette position raidie par l'austérité du jugement, la souplesse de l'intuition, la caresse d'une vue donatrice de sens adoubée au réel directement préhensible, le chevauchement continu de ce qui vient à l'encontre sous les auspices d'un large empan de compréhension, l'accueil du Gris comme valeur symbolique de la fonction médiatrice d'échange, l'adoption d'un convertisseur ontologique permanent transformant toute chose en événement singulier, la disposition à l'altérité selon une vue qui correspond aux fondements de cette altérité même, tout ceci concourt, bien évidemment, à doter Celui, Celle qui s'adonnent à une telle perspective existentielle, d'une vue élargie aux limites de l'horizon humain, là où les préceptes de tous ordres n'ont plus lieu d'être puisque tout s'y illustre sous la figure d'une évidente beauté.
Regardant à nouveau cette Belle effigie qui nous fait face, nous comprenons la vérité qui nous fait signe comme un accueil généreux de l'image et des symboles dont elle est investie. Nous ne la situerons ni dans un Clair, ni dans un Obscur - avec toutes les connotations attachées à ces termes -, mais uniquement dans un Clair-Obscur, la seule manière, unissant les opposés en une signification qui les dépasse et les reconduit, tous les deux, à l'unité qu'un excès de rationalisation leur avait fait perdre. Reprenant le titre de l'article, tiré de l'œuvre du "divin Marquis", "La Philosophie dans le boudoir", nous y percevrons ce qui, d'emblée nous avait échappé, à savoir la nature double de ce boudoir qui, s'il nous invite à nous pencher sur la somptueuse chair, nous amène aussi, d'un même mouvement, à porter sur elle une attention philosophique par laquelle elle peut atteindre au sublime. Seule cette vue coïncide avec l'intention réelle de l'œuvre. Mais sans doute le savions-nous depuis la nuit des temps. Il suffisait de l'éclairer des lueurs d'une aube renouvelée : la couleur des affinités !