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15 février 2015 7 15 /02 /février /2015 09:40
Le bonheur du jour qui vient.

Vous êtes dans le pli de vos draps.

Seulement attentif à votre corps,

à la liane qui l’attache encore

au murmure de la nuit.

Au-dessus de votre tête,

c’est comme un ruissellement

de gouttes claires,

une sudation perlant des murs.

Pleurs sur la paroi de calcite

et la grotte s’illumine

de votre désir de paraître.

Long a été l’hiver,

froide la saison,

gourds vos doigts

dans la préhension du monde.

Soudée, votre langue,

dans les mailles du silence.

Cela remue en vous

dans le genre d’un lac

qui voudrait quitter ses rives

et s’écouler en plein ciel,

dans l’air tissé de cristal.

Vous avez basculé, maintenant.

Vous êtes passé

de l’autre côté du réel,

de votre massif de chair occluse.

Vous êtes dans les choses,

dans la conscience sylvestre de l’arbre,

la douce agitation des herbes,

le soufre des arbres,

le gris-bleu des ombres,

l’espace libre de l’air,

la pure joie d’exister

et plus rien ne vous retient du côté

de ce qui se retire et ne montre

que les coutures de la vacuité.

Vous êtes la rivière

et l’onde qui s’écoule,

la cascade blanche,

l’écluse que franchissent les hommes,

la corolle des nymphéas,

le tremblement de la main de Monet

sur la toile fécondée de couleurs,

vous êtes l’ultime vibration

au-delà de laquelle

meurt le langage.

Là est le recueil du silence

devant la pure beauté.

Vous êtes le temps qui passe

et ne vous en apercevez pas.

Le bonheur du jour qui vient.
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