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27 octobre 2020 2 27 /10 /octobre /2020 08:38
Cela se dit depuis le sombre

                                                                          Sculptures

 

                                                                     François Dupuis

 

***

 

 

Cela se dit depuis le sombre

Cela se dit en ombres et lumière

Cela se donne en clair-obscur

Cet éclair de la conscience

Où tout surgit de la Nuit

Où tout s’octroie

Dans la pure joie

D’être au monde

Cela appelle

Et se retire

D’un unique

Mouvement

De l’être

 

*

C’EST

Soudain

Et il n’y a plus rien

A ajouter

A retirer

C’est dans la Présence

Là devant la sphère lisse des yeux

Cela questionne

Et se dissimule

Au creux du secret

Cela fuit en-deçà

De qui nous sommes

Au hasard des rencontres

A la confluence des chemins

 

*

Egarés on l’est un peu

Car on ne sait à QUI on a affaire

La raison de cette Terre levée

En sa plus réelle hauteur

Ce Visage d’ébène

Nuitamment arrivé

Cette Forme de plâtre

Au rictus salutaire

Aux yeux emplis de vide

Au corps torturé

 

*

Faut-il que nous soyons absents

À nous-mêmes

Pour n’y point reconnaître

Notre propre icône

Dans le Temps qui vient

Creuse nos orbites

Évide notre crâne

Ce Temps fossoyeur

Qui nous prive de notre être

Lui destinant pourtant

Cet immédiat avenir

Par lequel il se dit au monde

 

*

Et cette Déesse de bronze

Aux athlétiques rumeurs

Cette Illuminée depuis

Son intérieur

- Mais quelle source votive

Se dissimule donc en elle

Quelle majestueuse rosée

Dont elle fait offrande

A notre corps désirant -

Cette Suppliciée

Que la clarté visite

Que la nuit enrobe

De son mortel silence

Que le jour porte

À son mystérieux projet

Bouquet de cheveux

Que touche la grâce du jour

 

*

Ici tout contre les reflets

Assourdis du tain

Se détachent de divines 

Et miroitantes postures

Plus accoutumées à la discrétion

D’une chambre lunaire

Qu’aux tumultes solaires

 

*

Elles ces idoles matérielles

Qu’ont-elles à nous dire

Qui étancherait notre soif

De connaissance

Rassasierait la pliure mortelle

De notre plaie à l’âme

Nous en sentons la nécessité

Mais ne trouvons nul mot

Pour en célébrer ici

L’infinie constance

 

*

Soudain la lumière s’éteint

La ténèbre envahit tout

De son voile gris

N’émerge que  l’onde

De l’imaginaire

Sa confondante errance

Sa manie spoliatrice

Du Réel

 

*

On avance à tâtons

On suppute ici la passée de l’être

Là le glissement d’un spectre

Ou le brouillard d’un songe

Que sont devenues

Ces petites figurines

Ces modestes apparitions

Parlent-elles hors de nous

Dansent-elles une gigue dionysiaque

Prient-elles un dieu absent

Honorent-elles Apollon

Sa lyre en corne de tortue

Qui vient « dissiper les noirs chagrins »

Ou bien confient-elles leur destin

A Hypnos celui qui endort

Tous les dieux

Zeus et Océan confondus

Se change en oiseau

Sème au firmament des Hommes

Les étoiles du rêve

Les délices du rien

Où tout vogue dans

Une bienheureuse inconscience

Cette antichambre de la Mort

Qui nous tient éveillés au seuil

De notre propre Visage

Ne serions-nous simple épiphanie

Du Néant

En attente d’être

Qui donc pourrait le dire

Hormis les muets

Qui donc

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