Œuvre : Dongni Hou
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Nulle part vois-tu
Tel visage n’ai vu
Nulle autre candeur
Au rivage de l’heure
Puisses-tu en toi
Demeurer en ta loi
Nul ne pourrait
Venir t’y troubler
Parfois rôdent les démons
Ils ne sont que tristes histrions
Qui jamais n’atteindront
Le luxe levé de ta raison
Mais qu’ont-ils donc
Tous ces vains bouffons
A faire ton siège
Aliénés en leurs pièges
N’ont-ils donc perçu
Le bleu de ton regard
Ce que tu as reçu
Comme une forme d’art
Tournant autour de toi
C’est leur aporie qu’ils voient
Cette fosse commune
S’habillant des suies de la brune
Leurs yeux sont perclus de cécité
Leurs âmes en ont-ils une
Versées aux divagations nocturnes
Aux versets lactescents de la lune
D’eux ils n’ont guère conscience
Pas plus qu’ils n’honorent la science
Ils sont de pauvres hères
Que ne féconde nulle prière
N’ont-ils donc nullement compris
Que ta beauté est hors de prix
Hors de portée de leurs mains négatives
Ils s’effacent à même l’heure native
C’est un tel bonheur
De seulement saisir cette fleur
Que tu tends au monde
Tel un enfant faisant sa ronde
Nulle autre paix à obtenir
Sauf celle de se laisser éblouir
Par celle que tu es
Une manière de fée
Feraient-ils silence
Alors la quintessence
De toute poésie
Serait leur ambroisie
Leur signe de vie
Tel l’arbre levé
En sa branche de gui
Serait leur armoirie
Mais ils n’ont cure de conseils
Se pensent des sans-pareils
Honte leur est étrangère
Fatuité leur est familière
Il n’est point de vile inclination
Qui n’essaime son impéritie
Point d’envie
Qui ne distille son affliction
Heureux ils l’eussent été
A simplement te regarder
Mais contempler la beauté
Est don de la déité
Demeurons en paix
Nulle part de plus grande émotion
Que d’être par toi regardés
En ferons le lieu de notre dilection
Nulle part plus qu’en vous
Le site d’une gloire
A ceci nous voulons croire
Au rose de vos joues
Demeure-t-il en notre mémoire
Aussi longtemps que nous
De tu au vous
L’espace d’une révérence
Par mégarde le vous
L’avions occulté
Au profit du tu
Quelle licence
Toujours beauté
Est éloignée
Beauté de vous
Nulle part voyez-vous
*