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20 juin 2021 7 20 /06 /juin /2021 08:33
PASSAGES

Le pont japonais sur le bassin aux nymphéas à Giverny

Claude Monet

Source : Wikipédia

 

***

 

PASSAGES

Il faut trouver l’Unité

dans la Jonction des Deux,

il faut le Rassemblement

à partir de la Différence,

il faut l’Amour

à partir du Combat,

il faut à l’Ombre la Lumière,

à la Lumière l’Ombre.

 

Ici on a la Terre.

Ici on a le Ciel.

La Terre n’est rien sans le Ciel.

Le Ciel n’est rien sans la Terre.

Chacun en sa propre clôture.

Chacun en son propre secret.

 

Ce qu’il faut, c’est l’ajointent des Deux.

Ce qu’il faut, c’est Terre-Ciel,

Ciel-Terre.

C’est le trait d’union

qui est leur rassemblement,

c’est leur alliance

qui est Chant du Monde,

c’est leur voisinage

qui dit la mesure

de tout exister.

La Génitrice,

La Matrice originelle

se dispose à la puissance ouranienne.

Elle est ensemencée

et portée

à sa dimension germinatrice

 

Ce qu’il faut dire :

La Terre & le Ciel,

Le Ciel & la Terre.

C’est le &

Qui est l’opérateur

Du SENS

C’est le &

Qui accorde

Et

Assemble

 

C’est le & qui médiatise

et rapproche les principes

en le creuset des Affinités

 

Le & signifie

parce qu’il fait communiquer

les deux êtres

de la Terre

Et

du ciel,

Les versant l’un en l’autre,

en une manière d’Offrande.

 

La Terre est donatrice pour le Ciel.

Le Ciel est oblativité pour la Terre.

 

Jamais la Terre ne peut être sans le Ciel.

Jamais le Ciel ne peut être sans la Terre.

Entre Ciel et Terre,

une Parole.

Entre Terre et Ciel,

un Souffle unique.

Il est la prière des Mortels

en direction des Dieux

 

Les Mortels ne sont

que par le Passage,

Les Dieux ne sont

que par le Passage.

 

Passage est le chemin

par lequel tout se donne

eu égard à l’Entièreté

de Tout ce qui Est.

 

Passage est la Voie

d’un Mot à l’Autre,

d’une Présence à l’Autre,

d’une Forme à l’Autre

 

N’y aurait-il

le Passage

et le Monde serait vide,

et les Choses demeureraient

en leur bogue

sans possibilité aucune

d’en sortir.

 

Passage se dit en mode multiple.

Il faut s’en approcher.

 

PASSAGES

 des villes,

ils font communiquer

un Espace et un Autre,

un Temps et un Autre.

Il y a un avant du Passage

et un après du Passage.

La force du Passage

est d’accomplir l’Être

qui s’y engage

jusqu’à le sublimer.

L’être-après prend conscience

de ne plus être l’être-avant,

et ceci est particulier au Passage,

à sa forme propre qui est symbolique

du partage des Mondes.

Monde d’hier, en arrière de soi.

Monde de demain, en avant de soi.

Monde du présent qu’égrènent,

A la manière d’un sablier,

les dalles Noires

et

Blanches

du sol.

Le Sol est un damier

sur lequel se joue

le Destin des Hommes

 

PASSAGES,

Passages fabuleux.

Ils nous disent la faveur

extrême de notre temporalité.

Nous ne sommes ce que nous sommes

qu’à l’aune de cette Ouverture :

Avoir-été, être, devenir.

 

Ceci, nous n’en saisissons

nullement la fuyante texture,

nous en éprouvons seulement

l’irrépressible fuite.

Mais comment se rendre

le Temps perceptible ?

Il est si près-si-loin-de-nous,

en nous et ailleurs qui avance

et jamais ne fait halte

 

Le jour est le Jour.

La Nuit est la Nuit.

Comment sortir de cette aporie ?

Toute tautologie est renoncement,

ou bien alors signification ultime.

Mais nous sommes les Tard-Venus

et ne parvenons encore

qu’à l’aurore du sens

 

Le Jour n’est pas sans la Nuit.

La Nuit n’est pas sans le Jour.

La Nuit est immobile.

Le Jour est immobile.

Seuls sont mobiles

donc signifiants

leur entre-deux :

L’Aube divine

avant le grand déchirement

de la Lumière,

Le Crépuscule magique

avant le grand envahissement

du pli d’Ombre

 

Le Clair est toujours ce qui nous attire.

L’Obscur toujours ce qui nous repousse.

Cependant le Clair ne peut s’absenter de l’Obscur,

l’Obscur ne peut s’absenter du Clair

 

La chair du Clair

demande

la chair de l’Obscur.

Le Clair ne serait nullement le Clair

s’il ne naissait de l’Obscur.

L’Obscur ne serait nullement l’Obscur

s’il ne faisait saillie sur le Clair.

 

C’est pourquoi le Clair-Obscur

se donne en tant que nécessité.

Il est la sémantique qui se lève

de la fraternelle opposition des deux,

de leur joute amoureuse.

Il y a entrelacement du Clair et de L’Obscur.

L’Amour ne peut vivre sans l’Amour.

Chaque Amour a son nom :

Clair pour l’un,

Obscur pour l’autre

Mais les deux noms mis à part

ne peuvent parvenir au bout de leur être.

Il leur faut la puissance de la Copule

Le Clair EST l’Obscur,

L’Obscur EST le Clair.

Donation de l’Un en l’Autre,

Réception de l’Autre en l’Un.

 

PASSAGES

Seuil de la Maison

qui délimite,

qui dit hors de lui l’Etranger,

qui dit en lui le Familier.

Seuil qui abrite et se réserve.

Seuil qui appelle l’Ami,

le met en sécurité

près du Foyer.

Là, dans la demeure hestiologique

où tout rayonne à partir du Feu,

où la chaleur de l’intime

s’oppose

à la froidure du non-connu,

aux hiéroglyphes de l’Invisible.

Seuil, d’un côté le Jour.

Seuil, de l’autre l’Ombre

propice, accueillante,

l’Ombre qui ménage une place

pour l’habitat serein.

 

PASSAGES

Des deux côtés sont les rives,

au milieu est le Fleuve

de haute destinée.

D’un côté : un Peuple.

De l’autre côté : un autre Peuple.

Les langues diffèrent,

les dialectes partagent,

les us et coutumes séparent.

Les cultures, ici et là

sont pareilles à des champs semés

de graines singulières,

non miscibles.

Le Pont

unit, assemble

en un lieu identique

ce qui, par nature,

 s’éloigne l’un de l’autre.

Le Pont est l’Amitié.

Le Pont est le recueil en soi

du Proche et du Distant.

Le Pont est ce par quoi

les Peuples fraternisent,

les Langues s’unissent,

les Corps se rejoignent

bien au-delà des distinctions,

des lignes de faille,

des césures

 

PASSAGES

en la sublime Métamorphose.

Le Temps, le merveilleux Temps

s’y inscrit à même

son étonnant principe.

Je suis Moi qui deviens Autre,

et encore Autre,

et ainsi de suite

jusqu’à épuisement

des Formes.

En moi, le chant premier de la Larve.

En moi, le chant second de la Chrysalide.

En moi, le chant troisième de l’Imago.

En moi, du-dedans même de ma conscience

éprouvée telle une Chair,

se déploie la symphonie de la Vie.

Réalité polymorphe.

Réalité polyphonique.

Réalité poly-sensorielle.

Tout se dit en mode

de croissance.

Tout se dit en mode

d’effectuation de soi.

Temps à l’œuvre,

lequel me façonne.

Moi à l’œuvre,

en lequel le Temps

a semé le vent

de l’accord et du discord.

Chaque jour qui passe,

je m’accrois de ce qui vient.

Chaque jour qui passe,

je me déleste de ce qui chute

et fait son murmure

de fugue depuis les lointains.

Ainsi se dit l’étonnement

qui nous saisit à la jointure exacte

de la pluralité des mondes.

J’étais illisible

dans le germe initial,

à peine apparaissant

dans le motif second,

jaillissement soudain

dans la robe arc-en-ciel,

ailes éployées de Belle-Dame

ou de Robert-le-Diable.

Ainsi s’énonce,

dans l’infinie mobilité,

la façon d’être sur la Terre.

 

 

PASSAGES

D’abord il n’y a rien

que le Vide et le Néant.

D’abord je ne suis pas même

une étincelle

au fin fond de la galaxie.

Puis l’Eclair,

Le Tonnant,

L’Archétype Paternel

pareil à un Dieu

qui dicte sa Loi

et assure son Règne.

Et le recueil en la Féminine beauté,

en la Déesse sans qui rien ne serait

que perte et dévastation.

Assentiment au devoir de créer,

de poursuivre l’œuvre

de la Sublime Nature.

Je suis celui-qui-commence-à-être.

Je suis au tout début du Temps,

à l’orée de l’Espace.

Mon premier monde est doux,

chaud, liquide, enveloppant.

Puis l’Eclair, à nouveau.

Les cataractes

de lumière blanche.

Les nuées de sons

qui percutent la cochlée.

Les pluies de frissons

qui se lèvent sur la peau.

Les premiers mots font

leur bruissement si doux,

tellement signifiants.

Puis je reçois un Nom

qui m’installe parmi

le Peuple des Hommes.

Etant nommé, j’existe

en tant que singulier.

Etant nommé,

je nommerai à mon tour.

J’entrerai par la porte fastueuse

de l’immense Babel,

et ceci sera ma plus grande joie :

que le langage soit !

Passage d’un mot à l’autre,

d’une Pensée à l’autre,

d’une Méditation à l’autre,

d’une Prose à l’autre,

d’un Poème à l’autre.

 

Ainsi s’écrit,

sous la haute bannière

du Verbe déployé

d’un horizon à l’autre,

le lieu du terrestre passage.

Ainsi se trace,

dans la belle glaise humaine,

les Signes de notre Essence

 

PASSAGES

PASSAGES

PASSAGES

 

 

 

 

 

 

 

 

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