31 août 2021
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Ciel, ciel de libre avenue
au-delà des meutes de nuages.
Ciel de pure liberté.
Ciel où se dressent les fiers coursiers
aux crinières aériennes,
le noble Harmattan, le furieux Noroît,
la dissipée Tramontane, la lame fine de la Bise,
la fugue à peine aperçue de l’Alizé.
Ciel d’immense destinée
que rien ne saurait arrêter,
cerner au titre d’une prétention des hommes.
Ils ont beau courir, les hommes, selon toutes les latitudes et longitudes célestes, traverser l’océan de l’Ether, ils ne sont jamais que d’infinitésimales présences, des vanités qui ne voient même pas le masque de la sublime Mort.
Ciel de séraphique constitution.
Ciel tissé de silence
et de vastitudes sans nom.
Ciel qui ne connaît nulle limite.
Ciel-clairière d’un sens toujours renouvelé.
Ciel polyphonique où meurent
les rumeurs babéliennes des Terrestres.
Ciel, pourrais-tu un jour consentir à t’absenter de toi, à te confondre avec la ligne d’horizon, à banqueter parmi les Existants en quelqu’une de leurs sombres tavernes ? Accepterais-tu que la transcendance qui te constitue ne se résolve plus qu’en une aveugle immanence ? Et pourtant, ne s’agirait-il de ceci ?
Ta coiffe libre d’azur flottant aux mille confluences de l’univers tu en as troqué l’inestimable faveur contre cette dalle, certes caressée de lumière, mais de redoutable présage. Te penchant légèrement, tu peux apercevoir cette volée de marches, ces degrés du sensible escaladant leurs limites afin de t’atteindre en ton Intelligible Empyrée. Mais combien les hommes qui se risquent à une telle ascension sont limités, insuffisants en leur nature de Mortels ! Il leur faudrait avoir franchi le Rubicon de leur propre nature, connaître la plénitude de leur essence pour pouvoir habiter sur les hauteurs célestes. Certes, dans leur esprit ils s’estiment les égaux des dieux, les compagnons de l’Esprit, les commensaux de l’Âme. Mais combien ils se trompent. On ne sort pas si aisément de sa demeure de chair pour habiter les libres fluences de ce qui se donne pour diaphane, insaisissable, infiniment mobile, ayant des affinités avec la dimension de l’Infini, avec les rémiges largement déployées de l’Absolu.
Il y a le Céleste et l’Illimité.
Il y a le Terrestre et le Limité.