Automnales.
(Sur un poème de Pierre Kahane).
Photographie : Blanc-Seing.
"Au tournant d'octobre,
amie, ami,
vois la paix sourdre
de l'Oeil des sources,
des pierres,
des monts,
et ceux qui portent feuilles
libérer or ou rouille,
pour offrir à la terre
l'humble humus
et merci."
Pierre Kahane.
D'un air de rien, avec des mots de tous les jours, l'Ami Pierre Kahane nous distille une manière d'harmonie qui fera son trajet dans nos neurones automnaux, en sourdine, mais, un jour, il y aura résurgence, fatalement, car l'on ne saurait s'abreuver à l'Oeil Majuscule issu des sources, pas plus qu'à l'esprit des pierres ou des monts, simplement habités de quelque distraction.
Arbres nous deviendrons, frissonnants sous la blancheur de l'aube, alors que les premiers frimas nous dépouilleront du seul or dont la nature nous a fait l'offrande et que nous restituerons à la terre nourricière cette rouille dont elle aime à s'habiller.
"Humus", apparenté à "homo" (humain), comme un éternel retour du même de ce qui, issu de la terre, y retourne avec humilité, de "humilis", "près de la terre", merveilleux enchaînements étymologiques, comme pour nous dire l'espace d'une vérité, depuis notre origine jusqu'à notre probable "enterrement", toujours la "terre" comme fin dernière.
Et la gratitude de cette dernière, la terre, car c'est bien elle qui nous dit "merci", non le Poète que nulle reconnaissance n'attache à nos mortelles destinées, étant immortel par nature, Le Poète s'entend !