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25 août 2013 7 25 /08 /août /2013 09:16

 

  Sous le titre "Eviscérer le monde", il faut percevoir ceci un fonctionnement  au titre d'une antiphrase dont la réalité serait "Dire toute la beauté du monde", par exemple. Seulement, le réel est fait de telle sorte que poser le monde comme thèse, c'est aussi bien en décrire la face de lumière que la face d'ombre. Bien des réalisations humaines sont de pures merveilles, bien des actes des accomplissements attirant l'admiration, bien des pensées des déclinaisons du sublime. A vouloir considérer ce monde comme un projet enthousiasment reposant sur l'habituel triptyque des universaux, Beau, Bien, Vrai, ceci ouvre, bien évidemment, la porte de la trappe opposée, Laid, Mal, Fausseté. C'est donc d'un éternel balancement dont il s'agit, d'un coup de barre dans une direction, d'un coup dans l'autre et le Bateau Humain est souvent pris dans une manière de Déluge dont, jusqu'à présent, il s'est toujours sorti. Cependant, l'humanité  a connu bien des naufrages, bien des Radeaux de la Méduse, nombre de chutes de Charybde en Scylla. Heureusement, les Humanistes de tous bords, les consciences éclairées, les phares éclairant la nuit de l'inconnaissance sont souvent là afin qu'un naufrage définitif n'ait pas lieu.

  NB: Le texte qui vous est proposé est volontairement heurté sur le plan de sa composition syntaxique, de sa forme, du thème cataclysmique dont il se fait l'interprète. Si vous décidez de lire, plongez d'un seul coup, prenez de l'air et lisez vite, en apnée : seule façon de revoir le rivage. Faute de cela, de cette précaution élémentaire, nombre d'entre vous figureront au titre des victimes dont le Musée du Louvre compte pas mal d'exemplaires. Vous serez donc en compagnie !

 

 

 

Eviscérer le monde.

 

 

 elm

Le radeau de la Méduse - Géricault.

© [Louvre.edu] - photo Erich Lessing.

 

 

    Si je pouvais, la toile de Géricault, je la lacérerais, j'en ferais des débris pas plus grands que mes griffes recourbées, donnerais coups morbides sur corps glaireux, entaillerais abdomens, triturerais viscères, plongerais lame cornée de mon bec-rapace dans creux de l'âme  Naufragés, extirperais jusqu'à  moindre moelle, tirerais tendons dehors, ferais gicler aponévroses en longues symphonies, lymphe coulerait en putrides ruisseaux, sang mêlerait à l'eau ses fibres élastiques, la mer rougirait d'être ainsi humiliée, le vent rugirait d'être hissé de sa retraite marine, tout au fond des abysses, les vagues aiguiseraient leurs rouleaux et Ami-Scolopendre aux millions pattes vipérines arriverait sur éminences de cristal, fondrait juste à temps  pour grande curée et Ami-Poulpe aux tentacules visqueux broierait jusqu'au dernier os, jusqu'à l'infime moelle émolliente.

  Alors de mes yeux aiguisés entaillerais le monde en perdition, retournerais peaux, assècherais les graisses, manduquerais ce qui resterait de liberté, sucerais la conscience jusqu'à l'os terminal en forme d'alène. Dans griffes hyperboliques resteraient traces infinitésimales, homéopathiques, dilution à l'infini du principe premier, Natrum Muriaticum perdu dans grande mare inconséquente et Amis- RequinsRequin-renard à gros yeux, Requin-tigre houareauRequin-bouldogueRequin-taureau, affuteraient museaux délétères, sortiraient sabres luisants, exhiberaient canines effervescentes, aiguiseraient cornes de silex et sur mer d'huile où ne flotteraient plus que l'humaine floculation, la royale impéritie, les granulations morales en forme vésicules sèches, grappes abortives de l'esprit, la lumière crépusculaire, terminale, apocalyptique, cryptée, ossuaire, blafarde, vert-de-grisée, d'écorce, de tombeau, de casemate, lumière d'abside, boyau, ferrure usée, misère opalescente, peste bubonique, choléra métaphysique, symphonie achevée, lumière piètrement érectile, orpheline zénith, lumière harassée, pliée sous fourches caudines, garrotée, Place-de-Grève, guillotinée, aseptisée, chloroformée ça sent la Mort proche, lumière Dame-à-la-faux, lumière coupe-gorge, pestilentielle, glaucomaniaque, hypochondriaque, famélique, clair-obscur flamand à l'agonie, giclure limbique, feu de grotte, animalité, phosphorescence pariétale, dent de bison, massue, flèche usée, sédiment jurassique, obsolescence crétacée, perdition géologique et, là-dessus le couvercle des nuages et Nietzsche-à-l'ombrageuse-moustache disant DIEU EST MORT et le Surhomme annonçant L'HOMME EST MORT ne reste plus que race informe bégayante claudicante désolante aberrante suppliante perdante impuissante consternante inconstante haletante ruisselante nihilo-attirante et bientôt Néante.

   Finie race humaine si fière toi, civilisations, art, histoire, morceaux musique, cimaises musées, temples, culture, écrans bleutés perdition étroite, autodafés palimpsestes, ruines-bibliothèques, calumets guerre, étalons museaux noirs, alezans conquête homme, mosquées arabo-andalouses, palmiers, redingotes, bourse, cac40, bentley, harley-davidson, café la paix, cigarillos, havanes, dieu est un fumeur de …, gainsbourg et poinçonneur lilas, tontongeorges et gorille, mauvaise réputation, et picasso-minotaure, et dali-génie et iphigénie et machines volantes léonard, tout foutu, perdu, reclus, hors-de-vue, et démocratie on faisait gorges chaudes, agoras dialectiques, éducation, république, parole au peuple, voix aux opprimés, justice pour tous, droit vote, réunion, parole, entre sexes - mon-cul, disait zazie -, entre hommes bonne volonté et même méchants-repentis, droit à prison pour tous, droit à travers toutes sortes, travestis, invertis, avertis, pervertis, droit pisser aux étoiles, mordre lune, enfanter soleil, tobbogan sur queue comètes, rouler carrosse - foutaise mon-cul disait zazie -, droit polygamie, faire vers alexandrins et pas vers du tout, droit ouvrir gueule et fermer, droit travailler dans mines, et chômage, droit liberté individuelle, presse, information, avorter, faire amour, boire modération, fumer modération, gagner argent modération, payer impôts pas modération - et quoi plus mon-cul disait zazie et zazie disait tellement choses on a dit ferme-ta-gueule et va te faire foutre où voudraszazie, en vrai, c'était autre nom pour dire DEMOCRATIE ET DROIT PEUPLES A DISPOSER EUX-MEMES, faut dire peuple avait été naïf, avait cru à bonté humaine comme évêques croient à bonté divine à denier culte et vin messe frelaté, alors ça avait été commencement la fin, le Déluge Majuscule, le Grand Chambardement et peuple avait  dit ce Machin, la Démocratie c'est pas fait pour nous et les oligarques, les ploutocrates, les aristocrates, les autocrates, les bureaucrates, gérontocrates, médiocrates, méritocrates, phallocrates, physiocrates, socialo-démocrates, technocrates, thalassocrates, théocrates, voyoucrates eurent tôt fait de retirer d'une main ce qu'ils avaient donné de l'autre au bon peuple et le bon peuple se gobergeait qu'on lui retirât tous ces "crates" dont ils n'avaient que faire, ne conservant de leur ancienne royauté que le "démo" et, du reste des "démos" on en faisait partout, sur toutes les places du monde, avec ou sans culottes, avec bonnets phrygiens ou sans, avec arbres de la liberté ou sans, avec révolutions ou sans, avec consentements ou sans, approbations ou sans, euphorie ou sans. Et puisque le bon peuple, finalement la boudait la démocratie alors au café du commerce, on leur faisait des infusions d'absolutisme, des grogs de césarisme, des bolées de despotisme, des chopes de dictature, des expressos de fascisme, des petits serrés de monarchie, des sodas de royauté et on disait au coin des rues, aux carrefours, sur les grands boulevards, comment il va le monde, Môssieu ?, il tourne Môssieu ! et, en effet, il tournait mais personne s'était même aperçu qu'il tournait à l'envers, d'une manière dextrogyre, ce qui voulait dire que le bon temps, on le remontait à l'envers, que bientôt, on serait sous la Monarchie de Juillet, puis à la Renaissance, puis au Moyen-âge, puis chez les Gaulois, pour finir, en fin de compte chez l'homo erectus dont, d'ailleurs, on commençait à prendre les bonnes manières, petit doigt en l'air vers plafond sombre cavernes alors qu'on mangeait bout bison cru. On était même pas habillés, pas rasés, pas lavés, pas décrottés mais on sentait bon la caverne enfumée et le rognon de silex, alors on avait pas à s'inquiéter pour les fins de mois et la caisse à conduire chez le mécano, d'ailleurs on se déplaçait à pinces vu que la plus belle conquête de l'homme on l'avait pas encore faite et y avait bien les canassons de préjavlsky mais ils étaient un peu nerveux et une chute c'est si vite arrivé et comme on était à la préhistoire, y avait pas à se faire de mouron pour l'histoire, elle arriverait après et même la démocratie chez les philosophes grecs matinaux, vue depuis les grottes, ça paraissait un luxe bien inutile, un peu à la façon d'un hochet qu'on aurait offert à des erectus sans marmots et on serait toujours à temps plus tard de voir ce que le bon peuple y gagnerait à leur fameuse démocratie.

   Mais d'un bond, un seul, revenons à qui nous occupe dans marche du monde. Le problème était zazie. Car zazie était identifiée à la démocratie comme la colombe est associée à l'idée de paix. Explication : la démocratie selon Lincoln c'était « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple » et, pour le bon Tocqueville une société ayant pour valeurs essentielles la liberté et l'égalité. Or la zazie à elle seule du haut de son âge à peine nubile représentait toutes ces valeurs et surtout celle qui lui paraissait la plus précieuse d'entre toutes, LA LIBERTE. Libre elle l'était en paroles, avec plein de mots grossiers dans le gosier, elle l'était sur le plan des mœurs, court vêtue, ne détestant pas la fréquentation des péripatéticiennes, des bistrots des halles, des turnes de bougnats, la lecture sous cape dans le rayon "Enfer" des bibliothèques, les boissons alcoolisées, la vie en marge des cités, les voyages sans passeports, les révolutions plutôt réussies qu'avortées, l'information, le dessous des cartes et, en contrepartie elle détestait les bourgeois, les guindés qui faisaient ronds de jambe, les curés hypocrites et leurs hosties qui collaient à la langue, les réceptions, les vernissages, se méfiait des Officiels, des politiques, de leurs langues de bois bouffée aux charançons, des écrans bleus prétendument magiques, des envieux, des faux-culs, des pisse-vinaigre, des concerts diplomatiques, des commerçants, des femmes fardées, des hommes aux ventres proéminents, lesquels ventres pouvaient dissimuler bien des surprises, des concierges lisant "Gala", des salons de coiffure, enfin d'un tas de trucs qu'elle considérait comme des pièges à cons et, dans son for intérieur, sans tomber dans les excès de l'anarchie, elle aurait rêvé d'un pays utopique, pratiquant la subversion, encourageant la dérision, facilitant les échanges et la grande fraternité humaine.

  Tout aurait été "pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles" si quelque empêcheur de tourner en rond, un ecclésiastique atrabilaire ou un rond-de-cuir compassé ne s'était imaginé d'affubler zazie d'un sobriquet qui, bientôt, la désignerait à la vindicte générale, aussi bien des nantis que des démunis, des bien-pensants que des égéries, des éminences grises ou bien des modestes d'esprit et des étroits de l'âme. zazie-tout-court devint Démozazie ou, selon les jours Zaziecratie, par simple métonymie car on la croyait l'incarnation de cette Démocratie qui, faisant de la Liberté des gorges chaudes, ne conduisait  l'humanité qu'à sa perte. Les manières délurées qu'elle arborait avec fierté comme elle l'eût fait d'un chapeau phrygien, blason selon elle des conquêtes de haute lutte afin de porter l'humain à se réaliser pleinement selon les idéaux égalitaires et teintés d'un souci d'indépendance réelle, rejetant au loin les tentations esclavagistes, ces manières donc, désinvoltes en diable, hérissaient les tifs des Bourgeois et excitaient les médisances des Bigotes.  En quelque sorte, zazie immolée par là où elle faisait un appel d'air, condamnée par ce même peuple qui, bien au contraire, eût été bien inspiré de la porter  au pinacle. C'est ainsi, ce sont les concierges démunies qui éprouvent le plus d'admiration pour les têtes couronnées et diamantées qui, de tous temps, les ont exploitées. La complexité de l'âme humaine est insondable !

  Eviscérer le monde, jeter tous Démophobes sur Radeau Méduse, en faire pâtée requins, les apprendra à vivre; eux pourfendeurs Démocratie avec comportements hépatiques, compréhension claviculaires, interprétations stomacales. Si belle Liberté et soleil brille tout en haut éther et oiseaux gazouillent et hommes contents et femmes sourire éclats dents blanches et hanches balancent comme amphores et amour soude corps et intellect brille firmament et enfants connaissent exister veut dire, c'est par hommes femmes savent exister et vouer aux Autres reconnaissance, amour, intérêt. Vouer gémonies ceux qui profèrent anathèmes, dictent lois aux "faibles", divisent, thésaurisent, partagent, établissent honteuses lignes clivage entre races, compromettent art, dissolvent esthétique, raturent beauté, dissimulent savoir sous couches crasse, amassent, planquent, vivent dans somptueux palais, soudoient justice, asservissent peuples, rabotent démocratie et reste plus que copeaux, sciure, idées varlopées, consciences taillées gouge, intelligence clouée, jugements toisés fausse équerre, plénitude entamée compas guingois, vérités tracées trusquin biaisé, valeur pied coulisse grippé, aplomb éthique niveau bulle perdue.

  "Civilisations mortelles" disait Poète, mortelles parce que vérité bafouée, tronquée, malaxée, faussée, triturée, mortifiée, amputée, diminuée, estropiée, retranchée, dissimulée, abritée, camouflée, déguisée, dérobée, fardée, maquillée, masquée, voilée, cachée, défigurée, déformée, dénaturée, falsifiée.

  Tueurs Démocratie, ceux emprisonnent Soldats dévoilant secrets guerres, ceux condamnent Divulgateurs grandes oreilles qui écoutent le monde, surveillent faits et gestes, pilonnent votre intimité de leur hargne à vous sucer jusqu'à moelle, Ceux assignent Peuple à immédiate condition mortelle, sous bombes, sous gaz sarin, sous mines AP; Ceux affament enfants, roulent carrosse Negresco, tous modernes Boyards pourris fric et Moujiks crèvent faim ombre bouleaux contaminés atome-fou; Ceux transgéniquent humanité, vomissent sur pauvreté, exploitent dans ateliers minables  pour fringues Bourgeoises; Ceux vendent enfants, réduisent à esclavage, prostituent, écoulent poudre blanche mortifère; Ceux méprisent culture, prônent religion unique, CeuxCeuxCeux voient juste auto-nombril et sourds, aveugles, muets aux souffrances des Autres, honte à eux, supplices à eux : aiguilles dans peau; brise-mâchoires; chevalets avec crics, cordes et membres dispersés dans tout cachot; dague plantée  mitan garrot avec giclures sang carmin; tisonnier dans bouche, tuer paroles venimeuses; pilori exposer en place publique tordus-de-l'âme; plomb fondu sur peau esprits retors; vis à pouce casser doigts manipulateurs conscience.

  Alors Radeau Méduse sombrera avec Liquidateurs Démocratie, tortionnaires Liberté, arrogants, arrivistes, calculateurs, castrateurs, censeurs, égoïstes, grossiers, hypocrites, intolérants, irrespectueux, manipulateurs, médisants, mégalomanes, menteurs, mesquins, mythomanes, obtus, orgueilleux, pédants, prétentieux, racistes, revanchards, sans gêne, sournois, stupides, vaniteux, vulgaires et autres atrabilo-scandalo-nuisibles-cacographes-cacologues-messéants ; si pouvais, creuserais orbites, décharnerai squelettes étiques, sucerais moelle tibias, aspirerais humeurs sous-corticales, glouglouterais ruisseaux lymphe, vampiriserais lacs sanguins, truciderais marteau-enclume-étrier-limaçon, déglinguerais ménisques, clabauderais sur ineptes tendons, fustigerais aponévroses, ferais claquer membranes tympaniques, enclumerais tarse et métatarse, perforerais abdomen, limerais ombilic, épilerais bacantes, grillerais barbouse, userais pneus des hanches, disjoindrais abattis, casserais service trois-pièces, aplatirais molleton, effeuillerais radis, creuserais mirettes, ligaturerais clapet, moulinerais doudounes, userais motte, dégraisserais jambons, et pouvais parler suffisamment avec bec tordu comme âme des Ci-devants, leur chanterais Chanson des Gueux du Bon Richepin, dirais haut et fort, à ma manière tordue, plagiaire-tronquée :

 

"Venez à moi, claquepatins,

Loqueteux, joueurs de musettes,

Clampins, loupeurs, voyous, catins,

Et marmousets, et marmousettes,

Tas de traîne-cul-les-housettes,

Race d'indépendants fougueux !

Venez à moi, menu fretin,

Entourloupettes,

Lopettes,

Tinettes,

Lavettes,

Venez à moi,

Que vous glaive troussequin,

Lamine rondins,

Etrille mandrin."

 

  Et si non contents, Idiots Majuscules, Andouilles confites, Désossés de la tête, sur-champ, transformant en Moyne Guerre Picrocholine, Frère Jean des Entommeures,  très génial Rabelais, voilà que ferai à vous, Archiers iniques, animaux goinfres, porcs à queues vipérines, cabots forts en gueule, chargerai, renverserai, frapperai, écrabouillerai, romprai, démettrai, disloquerai, ravalerai, fendrai, empalerai, transpercerai, froisserai toutes épines dorsales, réduirai têtes en miettes, empalerai par fondements, à travers couilles traverserai boyau culier, 

"après tyrerai mon dict braquemart, et en ferrerai l'archier (…) coupant entierement les venes iugulares, & artères sphagitides du col avecques le guargareon, iusques es deux adènes: & retirant le coup luy entre ouvrirai le mouelle spinale entre la seconde & tierce vertèbre, là tombera l'archier tout mort. Et, detournant mon cheval à guauche courrai sus l'aultre, lequel voyant son compaignon mort, (…) criera à haulte voix. (…) Lors d'un coup luy transcherai la teste, luy coupant le test sus les os petreux & enlevant les deux os bregmatis & la comissure sagittale, avecques grande partie de l'os coronal, ce que faisant luy trancherai les deux meminges & ouvrirai profondement les deux posterieurs ventricules  du cerveau: & demoura le craine pendante sus les espaules à la peau du pericrane par darrière, en dorme d'un bonnet doctoral, noir par dessus, rouge par dedans. Ainsi tombera, roidde mort en terre. Ce faict, (…) donnerai des esprons à mon cheval & poursuyvrai la voye que tiennent les ennemys (…), et tant seront  diminuez en nombre pour l'enorme meurtre que y aurait faict (…)  qu'ilz commenceront soy retirer à diligence, tous effrayez & parturbez de sens & entendement, comme s'ilz veissent la propre espèce & forme de mort davant leurs yeulx. (…)Ainsi fuyront ces gens de sens deprouveuz, sans sçavoir cause de fuyr, tant seulement les poursuyt une terreur Panice laquelle avoient conceue en leurs ames. Voyant (…) que toute leur pensée n'estoit si non à guaigner au pied, descendrai de mon cheval, & monterai sus une grosse roche sus le chemin, & avecques mon grand bracquemart, frapperai sus ces fuyars à grand tour de braz sans se faindre ny espargner. Tant en turais & mettrai par terre, que mon bracquemart sera rompu en deux pièces."

                                                

  Et voici donc la Guerre Picrocholine remodelée par les soins d'un Humaniste sous l'emprise d'une juste colère et d'une invincible hargne à l'encontre de tous ceux qui abattent la Démocratie, condamnent sans appel ceux qui ne parlent pas, comme eux, la langue de la haine, de l'exclusion; jettent aux vautours et aux charognards de tous bords la liberté d'esprit, l'indépendance d'une zazie dont nous avons le plus grand besoin afin de pouvoir nous soustraire à toutes les basses manœuvres, aux ignominies, aux comportements barbares, lesquels donnent tout simplement naissance à toutes les abominations que, parfois, l'humaine condition est habile à mettre en œuvre sous des airs faussement naïfs. Ainsi naissent les rejets, se fomentent à bas bruit les excommunications diverses, ainsi fleurissent les pogroms, s'érigent les "murs de la honte" dont, en conscience, nous ne devrions pas être capables de les imaginer.

  Recourir à l'invective, user de la diatribe, plonger dans la violence, tout cela ne risque de concourir, au final, que dans une lutte mortelle, violence contre violence. Autant se remettre en selle et chevaucher ce fier destrier HUMANISTE  dont RABELAIS, ce génie de la langue a été, sans doute, le plus brillant défenseur.

  Disons avec force, tous ensemble, afin que tous les Idiots de la Terre en prennent conscience (s'ils le peuvent !) :

 

VIVE L'HUMANISME & MORT AUX CONS !

 

 

 

 

 

 

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