Une simple irisation
à la face de l’eau,
un reflet,
le miroitement de l’onde.
Sommes-nous jamais plus
que ce tremblement ?
Cette vibration du temps qui,
un jour nous visite,
le lendemain,
nous laisse les mains vides,
le cœur irrésolu,
l’âme égarée ?
Est-ce votre silhouette
qui fait sa modeste apparition ?
Ou, alors, mon souci de vous
qui vous installe sur le rivage
avec parcimonie
et vous y laisse à l’abandon ?
Etes-vous le fruit
de mon imaginaire ?
Cet oiseau qui traverse le ciel
de sa trace blanche ?
Cette arche du pont
en partance pour l’avenir ?
Il est si douloureux
de ne rien savoir et de faire
comme si tout existait,
si tout allait de soi
et nous n’aurions plus
qu’à tendre les mains
pour recevoir l’offrande.
Les arbres, l’eau, le rivage,
ont-ils des consistances de brume ?
Des mains
que la lumière traverse ?
Des corps infinis
que, jamais, nous n’étreignons ?
Il faut inviter la clarté
à s’incliner, baisser ses paupières
sur le silence qui vient.
La nuit est proche
qui nous reprendra en son sein.
Nous sommes, avant toutes choses,
des êtres nocturnes
et nous avons peur du jour.
Cette cruelle vérité !