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18 septembre 2017 1 18 /09 /septembre /2017 21:15
PasserELLE. (4° Partie et Fin)

Appassionata.

 

Trois jours que tu n’es pas apparue

Trois jours à attendre

En vain

A scruter l’horizon étroit

De ces planches où

Sans doute

Flotte encore

Un air de TOI

Une fragrance

Peut-être une mélodie italienne

Le rythme d’une bergamasque

Cette danse gaie

Vive

Sautillante

Qui ponctuait

La scène de la commedia dell’arte

 

Le vent s’est encore assombri

Il fait de longues coulées

Lacère la face de l’eau

L’entaille de grandes balafres

Grises

Blanches

Parfois teintées

De cuivre

D’étain

J’ai plongé mes mains

Dans les poches

De ma vareuse

Dissimulé ma tête

Sous un ample suroît

C’est comme si quelque

Fin du monde s’annonçait

A l’horizon de l’Homme

 

La lumière est basse

Semblable à un étiage hivernal

Sans doute

Dans les cabanes de pêcheurs

Brulent des falots

Identiques à des torches de résine

Dans le profond des grottes

Partout on s’amasse

Au bord de l’âtre

Partout on frotte ses mains

Aux doigts gourds

Aux jointures pâles

Partout on attise les braises

Alors que le vent cogne aux volets

Que la rumeur s’acharne

Que la tempête enfle

Pareille à un animal à l’agonie

Qui hurle à la Lune

Jette aux étoiles

Sa peur ancestrale

 

Trois jours sans TOI

Et l’effroi de demeurer

SEUL

Enfonce dans la spire

De ma cochlée

Ses doigts

Ravageurs

Fore mes yeux

Qui s’agrandissent

Jusqu’à

La mydriase

Serait-ce cela

La mydriase

Le comble de

La lucidité

 

Maintenant je suis

Sur la planche

Qui ressemble

Etrangement à

Une coupée

De quel navire

Pour quel voyage

Pour quelle destination

Inconnue

 

Tout au

Bout

De

La

Passerelle

Pareil à un

Pavillon

De complaisance

Flotte

Un bout

De toile noire

Faseye

Une écharpe de

TOI

Que

Sans doute

Tu as laissée

Pour dire le précieux de

TON

Passage

J’ose à peine penser

Qu’elle m’était destinée

 Passager clandestin d’une

Si

Enigmatique

Traversée

 

Autour de mon cou

Le mince foulard

Signe

L’impossible rencontre

Le deuil avant même

Le mariage

Le retour

Avant le départ

Pour l’ile illusoire de

Cythère

Ton odeur est

Troublante

Presque insistante

Comme si

Dans cette perdurance

De la mémoire

S’insinuait

La touche légère d’un

Regret

S’imprimait le stigmate

De ce qui ne peut

Jamais avoir lieu

Que

Dans le songe

Dans l’imaginaire

 

De la fenêtre du train

Qui file en direction de

La Toscane

J’imagine déjà

Les chandelles

Des cyprès

Levées

Dans le tumulte du ciel

Le moutonnement subtil

Des collines

La masse sombre

Des grandes demeures

Le luxe des jardins

Le calme des pièces d’eau

Où se reflète

Le jeu puéril des nuages

Je ne sais si

Le hasard TE mettra

Sur mon chemin

J’ai si peu d’indices

Sauf ce bout de papier

Froissé

Entre mes doigts

Qui tremblent un peu

Le titre de mon

Prochain livre

En lettres cursives

Andante

Afin de refaire

Le voyage depuis

Le début

Là où

Tout encore

Etait à titre

D’hypothèse

Comme un événement

 A venir

Oui

A venir

Sans cela

Longue sera la nuit

Privée d’étoiles

Privée

Oui

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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