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24 février 2014 1 24 /02 /février /2014 09:04

 

  Le texte qui débute "Honnies soient…", dont vous allez prendre bientôt connaissance, ne sera sans doute pas "évident" d'emblée. Vous y rencontrerez une généalogie complexe, de menues descriptions, de nombreuses fantaisies langagières. Toutes ces minuscules "subversions" n'existent qu'à participer à la sotie. Les lieux, les expressions, les objets, les longues énumérations lexicales  sont des protagonistes à part entière, tout comme les Personnages et le déroulement de leurs frasques érotico-bourgeoises. Certains, certaines penseront peut-être qu'il ne s'agit que de diversion ou bien d'un atermoiement avant que le "croustillant" ne commence à faire ses orbes. Eh bien, pensant cela, ils effaceront ce pourquoi ils sont venus faire un petit tour du côté de la Sologne giboyeuse (quel gibier tout de même !) et il est fort probable que, dare-dare, ils regagnent leurs pénates sans autre forme de procès.

  Mais il faut expliquer un brin la raison de ces petites fantaisies "périphériques". En fait, l'érotisme peut en tous points se comparer à l'art de l'origami ou bien de la cérémonie du thé au Pays du Soleil Levant. Pour l'un comme pour l'autre, l'on n'atteint au "pays des merveilles" qu'après s'être livrés à un long et codifié rituel : le pliage minutieux du papier ou bien la confection patiente de la boisson sublime. La dégustation de ces purs joyaux esthétiques n'intervient qu'après une manière d'initiation ou, à tout le moins, de participation effective au processus dont cette dégustation sera la forme ultime.

  Donc, à la lumière des métaphores nipponnes, l'on percevra mieux maintenant la nécessité de plier l'objet du désir au sein de ce qui le révélera. Ainsi le fait-on des bêtises de Cambrai ou bien des Calissons d'Aix. Dépouiller ces friandises de leurs minces tuniques de cristal et de soie, c'est les reconduire à la banalité d'un simple aliment, c'est, en quelque sorte, ignorer le message papillaire et gustatif qu'elles veulent bien nous adresser du fond de leur modestie.

  De la même façon, dépouiller l'érotisme de ses atours c'est en faire un genre d'obscénité qui ne  livre au regard qu'une bien insouciante anatomie. Considéré de cette manière un étal de boucherie est obscène, un pâté en croûte érotique. Et que l'on vienne donc me prouver le contraire !

  Bons dépliages donc et que Monsieur le Comte et sa très chaste épouse veuillent bien se "plier en quatre" selon les plus secrets de vos fantasmes afin de révéler à vos yeux ce que vos âmes elles-mêmes n'ont jamais osé imaginer !

 

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