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27 septembre 2017 3 27 /09 /septembre /2017 18:53
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26 septembre 2017 2 26 /09 /septembre /2017 09:07
Cette désertion du jour (2° partie)

   Cette désertion du jour.

 

   Tu disais la hampe de mon désir pareille à la pierre levée

Des civilisations anciennes

Ce dolmen sur lequel ta jeune fougue prenait assise

Cette force jaculatoire

(Parfois jouais-tu au jeu subtil des analogies sonores)

Je sentais cette pulsion en toi

Ce geyser

Cette exultation du corps à se dire

Comme l’animal blessé qu’il est

Qui réclame son onction

Qui demande sa caresse

Deux tiges digitales plantées parfois

Dans le luxe de ton intimité

Plus rien alors n’existait que cet hymne à la joie

Cette résurgence de folles puissances qui nous traversaient à la manière

De l’éclair

Du feu

De la foudre

 

   Il ne demeurait jamais à l’issue du combat

Rien qu’une perte et pourtant…

(Quelle lutte me disais-tu souvent)

Et des larmes d’Amazone traversaient la densité de tex yeux gris

Des yeux de chatte te disais-je

Et nous jouissions à deux de cette troublante image d’Epinal

De cette décalcomanie pour enfants pauvres

De cette bluette que nous distillions

Comme les fous dispensent leur étrangeté

A qui veut bien la prendre

A qui la saisit de la main même de sa propre folie

Toute folie en vaut une autre

Me disais-tu souvent

Entre soupir de plaisir

Et soupir de tristesse

Pareils à des plaintes

Aux élans de corne de brume d’un navire aux yeux borgnes

Parmi les fureurs de la houle

Les hoquets de la mer

Les dérive des flots partant pour on ne sait où

 

   Cette désertion du jour.

 

   Dans ces teintes hivernales

Elles te rappelaient tes escapades au Jardin du Luxembourg

Seule

Avec la neige pour compagne

C’était le temps maudit de notre séparation

Dans ces couleurs endeuillées de blanc

Virginales aimais-tu à préciser

Tu flottais à l’unisson

De TOI

Est-on jamais en phase d’autre chose

Tu naviguais à l’estime

Manière de perdition égotiste

D’écrivain blasé

Tu composais de petits poèmes romantiques

Tu jetais

Sinon aux étoiles

Le Jardin était fermé aux noctambules

Du moins au grésil qui flottait entre deux airs

La gerbe dolente de ta mélancolie

Je te savais perdue à TOI

Définitivement

S’appartient-on jamais

 

   Espérais malgré tout une réémission, un simple bout de terre

Peut-être l’intimité d’une île

Pour MOI l’esseulé que ton absence martyrisait

Ma fierté d’homme

(On ne pleure pas quand on est grand)

Clouait ma langue dans un bien douloureux silence

Mais il n’y avait rien d’autre à faire que de laisser couler les fleuves

Qui un jour connaîtraient l’estuaire

Je viens de fermer ma fenêtre

Il fait froid en cet hiver qui traîne comme à plaisir

Pour ennuyer les nostalgiques

Faire rêver les poètes

Battre le cœur des amants

 

   Où est-elle la chambre tiède

Avec ton sourire attaché à la croisée

La souplesse voluptueuse de tes félines manières

Es-tu toujours aussi joueuse

Aussi encline à sortir les griffes

A lacérer mon dos de plaisir

A garder autour du cou lors des joutes

De notre libido

Ce lacet vert d’eau qui multiplie ton teint de pêche

Et irradie jusqu’au centre de ma chair pliée sous le supplice

Gardes-tu ce colifichet comme une trace de ce qui fut

Qui sera peut-être encore

Dans la ligne hésitante des secondes

Leur scansion pareille aux battements du tamtam

A moins que ce ne soit la musique de nos corps

La musique

De nos corps

 

   On ferme les grilles du Jardin

Une silhouette à contre-jour

Le feu d’un lacet vert

Est-ce TOI

Oui TOI

Il ne peut s’agir que de cela

Ma porte est entr’ouverte

Il n’est pas besoin de sonner

Ton pas me suffira

A te reconnaître

A te connaître

Simplement

Entre

 

 

 

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26 septembre 2017 2 26 /09 /septembre /2017 09:05
Cette désertion du jour (1° partie)

   Cette désertion du jour.

 

   Avait-on jamais dit cette constance

Des objets à être

Des choses à signifier

Des hommes à faire leur halo de présence sur les chemins du monde

Alors qu’à l’évidence ne paraissait qu’une énigme souffreteuse

Une triste parution de tout ce qui était

Sous le ciel

Sur la Terre

Dans les demeures

Que clouaient de sinistres lueurs

 

   Avait-on jamais dit cette confondante désolation

Dont jamais nul ne se sauverait

Sauf à inventer une fiction

A écrire une fable

A composer une comptine pour enfants

Hommes-Enfants

Femmes-Enfants

Enfants-Enfants

Comme si de toute réalité ne devait jamais subsister

Que cette empreinte de puérilité

Cette innocence plénière

Cette fleur de jouvence qui attirerait jusqu’au plein de sa corolle

Dans cette incertitude écumeuse

Dans cette touffeur maligne

Dans ce piège odorant

Où se perdent les songes

Où se naufragent les utopies

Où s’éclipsent les tentations

D’entretenir le moindre espoir

De prolonger la partie et d’en connaître enfin

Les somptueux arcanes

Mais la fin de quoi

Pourquoi

  

   Cette désertion du jour.

 

   Alors constatant ceci

Cette fuite des choses au-delà de l’horizon

Cette perte du jour dans le tissu serré de l’heure

Cette obligation de n’être à soi que dans la démesure, l’évitement, l’esquive

Alors constatant ceci

L’irrémédiable pesanteur

L’étau ligaturant les tempes

Les forceps clouant les efflorescences du langage

Ta voix s’élevait dans le vent solitaire

S’en prenait à l’indifférence du peuple sylvestre

A la mutité de cette neige

De ce tapis sourd dans lequel se perdaient

La persistance de tes yeux

La forge essoufflée de ton désir

Ta volonté dissoute dans un bien étrange acide

 

   Cette désertion du jour.

 

   Tu en sentais les vibrations

Au fond de ta gorge

Dans les sombres vallées de ton corps

Autant dire la forêt de ton sexe

Tu en éprouvais les reptations serpentines

Bien au-delà de cela même qui eût été compréhensible

Savoir l’immédiateté de l’univers à signifier

Tu en disais secrètement la faille ouverte

Je pensais alors à tes abîmes vertigineux

Par lesquels se maintenait mon étonnante sustentation

Un pied au-dessus de la Mort

Je pensais à tes douces collines

Ces perles gonflées de tes seins

Cette amande généreuse

De ton sexe

Cette pluie bienfaisante qui en inondait la canopée à l’instant magique de

La jouissance

Cet éclat solaire

Cette irradiation

Cette explosion de grenade carminée

Dans la nuit de

L’angoisse

 

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22 septembre 2017 5 22 /09 /septembre /2017 19:53
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22 septembre 2017 5 22 /09 /septembre /2017 09:58
Tout au bord de l’eau grise.

 

Tout au bord de l’eau grise.

 

VOUS étiez dans cette attitude

Dont je n’aurais pu qualifier

La nature

Sorte de Cariatide

Tenant le Ciel

Au-dessus de sa tête

Prenant racine dans le monde

Des choses terrestres

Flottant infiniment

Dans un azur si pur

Qu’on n’aurait pu le toucher

Qu’à l’aune de l’esprit

Qu’à la force souple de l’âme

 

Tout au bord de l’eau grise.

 

Tous les jours

Que le temps inventait

VOUS étiez assise

Sur cette souche étroite

Qu’ont eût supputée

Placée là

Pour VOUS

Et pour nulle autre présence

 

Toutes les heures

Que le temps créait

Je longeais ce lac

Cette étendue d’eau grise

Cette impalpable ligne de schiste

Dans laquelle se reflétaient

L’eau blanche des nuages

Le céladon adouci du Ciel

La ligne sombre des collines

Une langue d’onde verte

D’ovales ilots

Une avancée de Terre

Qui ressemblait

A votre teint d’olive

A sa profondeur

A son mystère

 

Tout au bord de l’eau grise.

 

Quel que fût le temps

Plût-il

L’atmosphère fût-elle

De feu

Ou bien le vent

De glace

Vous demeuriez

Tant et si bien

Qu’il eût été illusoire

De VOUS comprendre

VOUS

L’Atlante

Qui séjourniez parmi les hommes

Dans cette forme d’absence

Dont ne pouvait témoigner

Qu’une Déesse

 

***

 

Mais quel fronton

De quel temple

Souteniez-vous

VOUS dont l’étrange destinée

VOUS portait

A la limite

D’une invisibilité

Alors qu’alentour

Hormis votre hiératique esquisse

Rien ne paraissait que de normal

Rien n’avait lieu

Que dans l’inconsistance

De l’heure

Un ris de vent

Que la moindre saute d’humeur

Eût vite effacée

Tant les choses de la Terre

Paraissaient

Superficielles

 

***

 

VOUS ayant aperçue

Et le regard demeurait

Aimanté

Magnétisé

Pareil à une étincelle

Forant la nuit

De sa rouge question

Dardant sa pointe

Avant que l’Ombre

Ne l’éteigne

Dans son rêve de brume

Dans sa dérive d’encre

 

Tout au bord de l’eau grise.

 

Souvent il m’arrivait

Depuis l’anonymat

De l’autre rive

Yeux fixés sur des jumelles

De VOUS

Isoler

De tout ce qui n’était pas

VOUS

Afin de garder

Intacte

Votre Essence

De ne la point diluer

Dans les mailles

Etroites

De l’incertitude.

Tout au bord de l’eau grise.

 

Ce jour

Lumineux

Diaphane

Est le jour de

L’Automne

Cette parenthèse du Temps

Ce repos

Après l’exultation

Cette halte avant

Que l’hiver

Ne noie tout

Dans ce frimas

Qui semble éternel

Aux impatients

Qui piaffent d’ennui

Aux amoureux

Qui ne souhaitent

Que de se dénuder

Aux chemineaux

Qui courent les sentiers

Sous la morsure de la bise

 

***

 

Ce jour

Est d’or et de paille

Ce jour est tissé de pollen

Et nul ne songerait à être triste

A se réfugier

Dans l’aridité d’une mystique

L’abrupt d’une méditation

Seule est admise

La contemplation

Qui fait du pluriel

L’Unique

Qui métamorphose

La mélancolie

En pure Joie.

 

Tout au bord de l’eau grise.

 

Le trajet a été accompli

Le cercle se referme

Qui me ramène

Jusqu’à

VOUS

Dans cet écrin de silence

Qui ne saurait avoir

D’autre lieu

Que celui que l’on assigne

Aux choses

Rares

Aux incunables

Par exemple

Dans le luxe d’une

Bibliothèque

 

Mais parfois

Surgit l’énigme

D’un autodafé

Et des manuscrits

Ne demeurent plus

Que des cendres

Et quelques signes épars

Qui regagnent

L’effacement

D’avant leur parution

 

Tout au bord de l’eau grise.

 

La souche rongée par

Le Temps

Est levée sur la scène

Du jour

Une plante au sol

Un étoilement vert

Quelques fragments de bois

Ossuaires

Comme si la Mort

Les avait atteints

Avant qu’ils ne rejoignent

L’eau donatrice de vie

L’eau lustrale par laquelle

Recevoir un nom

Et perdurer dans le cycle

Des saisons

 

***

 

VOUS il m’en faut assumer

 La biffure

En

Croix

X

Cette perte qui

Jamais n’aura réparation

J’aurais voulu

VOUS connaître et voilà

Que VOUS m’échappez

A l’instant où j’allais

VOUS Saisir

Au moins par la pensée

Au moins par le sentiment

D’une jouissance immédiate

 

Au pied de la souche

(Est-elle la souche

Une métaphore

De ce qui a été

Qui jamais

Ne trouvera

D’espace où renaitre)

Au pied de la souche

Une page arrachée d’un livre

Illisibles mots

Sauf

Cette phrase qui figurait

Sans doute en épigraphe

Du texte

 

« La mélancolie

Est une maladie

Qui consiste

A voir les choses

Comme elles sont »

 

Etiez-vous identique

A l’état d’âme

Nervalien

Etiez-vous

Celle qui vivait

Le Réel

Jusqu’en ses derniers

Retranchements

Etiez-vous

Cette Lucidité

Placée à la proue

Des Choses

Ceci

Jamais ne le saurai

Mais vit-on

D’autres nourritures

Que celles

Terrestres

De l’Illusion

Vit-on

 

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18 septembre 2017 1 18 /09 /septembre /2017 21:15
PasserELLE. (4° Partie et Fin)

Appassionata.

 

Trois jours que tu n’es pas apparue

Trois jours à attendre

En vain

A scruter l’horizon étroit

De ces planches où

Sans doute

Flotte encore

Un air de TOI

Une fragrance

Peut-être une mélodie italienne

Le rythme d’une bergamasque

Cette danse gaie

Vive

Sautillante

Qui ponctuait

La scène de la commedia dell’arte

 

Le vent s’est encore assombri

Il fait de longues coulées

Lacère la face de l’eau

L’entaille de grandes balafres

Grises

Blanches

Parfois teintées

De cuivre

D’étain

J’ai plongé mes mains

Dans les poches

De ma vareuse

Dissimulé ma tête

Sous un ample suroît

C’est comme si quelque

Fin du monde s’annonçait

A l’horizon de l’Homme

 

La lumière est basse

Semblable à un étiage hivernal

Sans doute

Dans les cabanes de pêcheurs

Brulent des falots

Identiques à des torches de résine

Dans le profond des grottes

Partout on s’amasse

Au bord de l’âtre

Partout on frotte ses mains

Aux doigts gourds

Aux jointures pâles

Partout on attise les braises

Alors que le vent cogne aux volets

Que la rumeur s’acharne

Que la tempête enfle

Pareille à un animal à l’agonie

Qui hurle à la Lune

Jette aux étoiles

Sa peur ancestrale

 

Trois jours sans TOI

Et l’effroi de demeurer

SEUL

Enfonce dans la spire

De ma cochlée

Ses doigts

Ravageurs

Fore mes yeux

Qui s’agrandissent

Jusqu’à

La mydriase

Serait-ce cela

La mydriase

Le comble de

La lucidité

 

Maintenant je suis

Sur la planche

Qui ressemble

Etrangement à

Une coupée

De quel navire

Pour quel voyage

Pour quelle destination

Inconnue

 

Tout au

Bout

De

La

Passerelle

Pareil à un

Pavillon

De complaisance

Flotte

Un bout

De toile noire

Faseye

Une écharpe de

TOI

Que

Sans doute

Tu as laissée

Pour dire le précieux de

TON

Passage

J’ose à peine penser

Qu’elle m’était destinée

 Passager clandestin d’une

Si

Enigmatique

Traversée

 

Autour de mon cou

Le mince foulard

Signe

L’impossible rencontre

Le deuil avant même

Le mariage

Le retour

Avant le départ

Pour l’ile illusoire de

Cythère

Ton odeur est

Troublante

Presque insistante

Comme si

Dans cette perdurance

De la mémoire

S’insinuait

La touche légère d’un

Regret

S’imprimait le stigmate

De ce qui ne peut

Jamais avoir lieu

Que

Dans le songe

Dans l’imaginaire

 

De la fenêtre du train

Qui file en direction de

La Toscane

J’imagine déjà

Les chandelles

Des cyprès

Levées

Dans le tumulte du ciel

Le moutonnement subtil

Des collines

La masse sombre

Des grandes demeures

Le luxe des jardins

Le calme des pièces d’eau

Où se reflète

Le jeu puéril des nuages

Je ne sais si

Le hasard TE mettra

Sur mon chemin

J’ai si peu d’indices

Sauf ce bout de papier

Froissé

Entre mes doigts

Qui tremblent un peu

Le titre de mon

Prochain livre

En lettres cursives

Andante

Afin de refaire

Le voyage depuis

Le début

Là où

Tout encore

Etait à titre

D’hypothèse

Comme un événement

 A venir

Oui

A venir

Sans cela

Longue sera la nuit

Privée d’étoiles

Privée

Oui

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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18 septembre 2017 1 18 /09 /septembre /2017 20:52
PasserELLE. (3° Partie)

Allegro.

 

A mesure que le temps passait

Je m’habituais à TOI

Et c’est comme si j’avais été

Un Amant

De passage

Un Observateur attentif

De ta naturelle beauté

Un Archéologue en quête

D’un motif ancien

Posé sur le flanc

D’un céladon

D’une jarre

 

Aujourd’hui le vent a forci

Il n’est plus ce souffle marin

Qui

Il y a peu

Poissait nos vêtements

Lustrait nos cheveux

Enduisait nos visages

D’un glacis pareil à ceux

Des peintures Renaissantes

 

Maintenant

Comment dire

TU es plus lointaine

Réfugiée dans un blouson

De cuir noir

Dont les fermetures de métal

Brillent à chacun de tes mouvements

Ta jupe légère a laissé la place

A une robe de laine plus foncée

J’en devine la sourde caresse

La souplesse

Le moelleux

Combien elle TE rend

Mystérieuse

Précieuse

Je vois sa texture

Minutieuse

L’entrecroisement subtil des fils

(sont-ils des modes visibles du Destin

Une figure apparente de La Moïra)

 

Mais déjà je sens que

TU m’échappes

J’avais trop tôt rêvé

D’une possession qui n’était

Qu’une hallucination

L’envie impérieuse

D’un Gamin observant

Son jouet dans la vitrine

Où brillent les feux acérés

Du désir

 

Voilà que le jouet échappe

Se confond avec l’écrin qui l’abritait

TU sembles plus soucieuse

TU fumes de longues cigarettes

Dont la vapeur se mêle

Aux premières brumes

TU lis un livre

Serait-ce Paulina 1880

Cette belle et triste

Chronique italienne

Où alternent

Amour charnel

Et

Amour mystique

Jouissance

Et

Pulsion de mort

 

Mais non je vais trop loin

Mon caractère naturellement

Fantasque TE précipite dans

Un abîme

Dans lequel je m’empresse

De TE suivre

Double aliénation

Dont nous ne pourrons ressortir

Que fourbus

Hagards

Yeux vidés de leur sens

Mains étiques

Dans la nuit qui vient

 

 

Pendant plusieurs jours

TU n’es pas venue

Et la passerelle était

Bien vide

Que même les oiseaux

Avaient désertée

Je trompais le temps

Taillant au canif

Des branches de tamaris

Dont j’entaillais l’écorce

Mille rubans flottants

S’en échappant

Comme s’ils avaient été

Ivres

De liberté

Mais sans doute projetais-je

Sur leurs minces existences

Un poids dont

Jamais

Ils ne seraient atteints

L’angoisse est

Fondamentalement humaine

L’espoir congénitalement

Rivé aux basques des

Existants sur Terre

 

TE voici donc

Chaudement habillée

D’un long caban noir

D’un pantalon

Il faut dire

 Avec cette Tramontane

L’hiver semble arrivé

Avant l’heure

De longues lames d’air glacé

Viennent du Nord

Avec de sinistres feulements

L’eau se hérisse

De milliers de picots

De courtes vagues

Font leur clapotis

Tout contre les pilotis

De la passerelle

 

TU ne lis pas

TU ne fumes pas

TU bouges à peine

L’air t’enveloppe

Dans sa tunique

De glace

Vis-TU au moins

TOI l’Inconnue

Qui hante mes nuits

Qui vrille mon ombilic

Qui étoile le réseau de mes nerfs

Attise mes pensées

Et assure mes insomnies

De navigations hauturières

Sans fin

 

Où le port où s’amarrer

Où la demeure assurant d’un abri

Où le havre de paix

Et le sourire étincelant

De mille feux

Où la paix

Qui cingle

Vers le large

Et le repos de l’âme

Où la sérénité qui autrefois

Lançait ses oriflammes

Dans le ciel semé d’étincelles

 

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18 septembre 2017 1 18 /09 /septembre /2017 20:49
PasserELLE. (2° Partie)

Mais c’était

Je crois

Ce que je préférais

Cette distance

Ce recul

Ce retrait

Qui laissaient libre cours

A mon imaginaire

 

A mon insu

Des phrases s’écrivaient

A bas bruit

Des mots faisaient

Leur inimitable clapotis

Sur la margelle de mon front

Ils ressortiraient

Bientôt

Métamorphosés

Agrandis

Multipliés

Par la puissance

De la nostalgie

 

Je t’observais

(J’avais opté pour le tutoiement

Je savais pouvoir être pardonné)

A la dérobée

Entre les vols bleus des libellules

Les coups de fouet des martinets

La douce insistance

De la huppe

A ne pas paraître

Sans doute étais-TU semblable

A ces oiseaux de la garrigue

Qui venaient s’abreuver là

Dans la grande nappe d’eau

Puis repartaient d’un vol léger

Comme s’ils n’avaient existé

Qu’à l’orée d’un songe

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18 septembre 2017 1 18 /09 /septembre /2017 20:45
PasserELLE. (1° Partie)

Adagio.

 

L’été touchait à sa fin

Non mon désir d’en découdre

Avec la nature

La beauté des paysages

Cette mer qui fuyait

A l’horizon du temps

Ces lacs qui scintillaient

A perte de vue

Au milieu des embruns de sel

Des bruissements légers de l’eau

 

Le plus souvent

Au lever du jour

Ou bien au crépuscule

Ces moments bénis des dieux

Je me rendais au bord de l’Etang

M’asseyais sur quelques pierres

Que dissimulait une touffe de tamaris

Ainsi voyant sans être vu

Je pouvais tout à loisir

Profiter d’un spectacle

Dont je pensais être

Le SEUL

A pouvoir

Jouir

 

Depuis la rive

Une passerelle de bois

Flottait au dessus de l’eau

Dont je ne connaissais la destination

Peut-être une amarre pour les bateaux

Peut-être simple architecture

Pour les nomades et les curieux

Assurément j’appartenais

Aux deux catégories

Moi qui avais la bougeotte

Moi dont le regard fouillait

Le moindre recoin

A la recherche

D’une esthétique

D’une émotion

D’un prétexte d’écriture

 

Le premier jour

TU t’offris à ma vision

TU étais vêtue d’un léger caraco

D’une jupe longue

Et j’apercevais ton doux profil

Etais-TU Italienne de Toscane

Ou bien Sicilienne

J’inclinais pour la Toscane

Il y avait

En TOI

Une sagesse visible

Un bel ordonnancement

TU aurais pu être

Le Modèle

Peut-être d’un Botticelli

Peignant la Naissance de Vénus

Peut être d’un Raphaël

Esquissant le portrait de

La Muette

Ou bien encore

D’un Agnolo Bronzino

Posant sur la toile

Le délicat visage

De Marie de Médicis

Cette grâce en suspension

Que rien ne semblait

Pouvoir ramener au cadre

Etroit

Des réalités terrestres

 

Pour dire court

TU étais une réplique

De cette Italie Renaissante

Digne des plus riches éloges

J’apercevais

Comme dans un rêve

A la belle subtilité

La nappe lisse

De tes cheveux

Châtains

Le lisse régulier

De ton visage

L’amande

Rose

Des lèvres

Ce cou si gracieux

On l’aurait dit pareil à l’abricot

Dans son inimitable teinte

Cette chair nacrée

Qui semblait se dissoudre

A mesure que

L’on s’en approchait

 

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Published by Blanc Seing - dans Microcosmos
18 septembre 2017 1 18 /09 /septembre /2017 20:45
PasserELLE.

Adagio.

 

L’été touchait à sa fin

Non mon désir d’en découdre

Avec la nature

La beauté des paysages

Cette mer qui fuyait

A l’horizon du temps

Ces lacs qui scintillaient

A perte de vue

Au milieu des embruns de sel

Des bruissements légers de l’eau

 

Le plus souvent

Au lever du jour

Ou bien au crépuscule

Ces moments bénis des dieux

Je me rendais au bord de l’Etang

M’asseyais sur quelques pierres

Que dissimulait une touffe de tamaris

Ainsi voyant sans être vu

Je pouvais tout à loisir

Profiter d’un spectacle

Dont je pensais être

Le SEUL

A pouvoir

Jouir

 

Depuis la rive

Une passerelle de bois

Flottait au dessus de l’eau

Dont je ne connaissais la destination

Peut-être une amarre pour les bateaux

Peut-être simple architecture

Pour les nomades et les curieux

Assurément j’appartenais

Aux deux catégories

Moi qui avais la bougeotte

Moi dont le regard fouillait

Le moindre recoin

A la recherche

D’une esthétique

D’une émotion

D’un prétexte d’écriture

 

Le premier jour

TU t’offris à ma vision

TU étais vêtue d’un léger caraco

D’une jupe longue

Et j’apercevais ton doux profil

Etais-TU Italienne de Toscane

Ou bien Sicilienne

J’inclinais pour la Toscane

Il y avait

En TOI

Une sagesse visible

Un bel ordonnancement

TU aurais pu être

Le Modèle

Peut-être d’un Botticelli

Peignant la Naissance de Vénus

Peut être d’un Raphaël

Esquissant le portrait de

La Muette

Ou bien encore

D’un Agnolo Bronzino

Posant sur la toile

Le délicat visage

De Marie de Médicis

Cette grâce en suspension

Que rien ne semblait

Pouvoir ramener au cadre

Etroit

Des réalités terrestres

 

Pour dire court

TU étais une réplique

De cette Italie Renaissante

Digne des plus riches éloges

J’apercevais

Comme dans un rêve

A la belle subtilité

La nappe lisse

De tes cheveux

Châtains

Le lisse régulier

De ton visage

L’amande

Rose

Des lèvres

Ce cou si gracieux

On l’aurait dit pareil à l’abricot

Dans son inimitable teinte

Cette chair nacrée

Qui semblait se dissoudre

A mesure que

L’on s’en approchait

 

Mais c’était

Je crois

Ce que je préférais

Cette distance

Ce recul

Ce retrait

Qui laissaient libre cours

A mon imaginaire

 

A mon insu

Des phrases s’écrivaient

A bas bruit

Des mots faisaient

Leur inimitable clapotis

Sur la margelle de mon front

Ils ressortiraient

Bientôt

Métamorphosés

Agrandis

Multipliés

Par la puissance

De la nostalgie

 

Je t’observais

(J’avais opté pour le tutoiement

Je savais pouvoir être pardonné)

A la dérobée

Entre les vols bleus des libellules

Les coups de fouet des martinets

La douce insistance

De la huppe

A ne pas paraître

Sans doute étais-TU semblable

A ces oiseaux de la garrigue

Qui venaient s’abreuver là

Dans la grande nappe d’eau

Puis repartaient d’un vol léger

Comme s’ils n’avaient existé

Qu’à l’orée d’un songe

 

Allegro.

 

A mesure que le temps passait

Je m’habituais à TOI

Et c’est comme si j’avais été

Un Amant

De passage

Un Observateur attentif

De ta naturelle beauté

Un Archéologue en quête

D’un motif ancien

Posé sur le flanc

D’un céladon

D’une jarre

 

Aujourd’hui le vent a forci

Il n’est plus ce souffle marin

Qui

Il y a peu

Poissait nos vêtements

Lustrait nos cheveux

Enduisait nos visages

D’un glacis pareil à ceux

Des peintures Renaissantes

 

Maintenant

Comment dire

TU es plus lointaine

Réfugiée dans un blouson

De cuir noir

Dont les fermetures de métal

Brillent à chacun de tes mouvements

Ta jupe légère a laissé la place

A une robe de laine plus foncée

J’en devine la sourde caresse

La souplesse

Le moelleux

Combien elle TE rend

Mystérieuse

Précieuse

Je vois sa texture

Minutieuse

L’entrecroisement subtil des fils

(sont-ils des modes visibles du Destin

Une figure apparente de La Moïra)

 

Mais déjà je sens que

TU m’échappes

J’avais trop tôt rêvé

D’une possession qui n’était

Qu’une hallucination

L’envie impérieuse

D’un Gamin observant

Son jouet dans la vitrine

Où brillent les feux acérés

Du désir

 

Voilà que le jouet échappe

Se confond avec l’écrin qui l’abritait

TU sembles plus soucieuse

TU fumes de longues cigarettes

Dont la vapeur se mêle

Aux premières brumes

TU lis un livre

Serait-ce Paulina 1880

Cette belle et triste

Chronique italienne

Où alternent

Amour charnel

Et

Amour mystique

Jouissance

Et

Pulsion de mort

 

Mais non je vais trop loin

Mon caractère naturellement

Fantasque TE précipite dans

Un abîme

Dans lequel je m’empresse

De TE suivre

Double aliénation

Dont nous ne pourrons ressortir

Que fourbus

Hagards

Yeux vidés de leur sens

Mains étiques

Dans la nuit qui vient

 

 

Pendant plusieurs jours

TU n’es pas venue

Et la passerelle était

Bien vide

Que même les oiseaux

Avaient désertée

Je trompais le temps

Taillant au canif

Des branches de tamaris

Dont j’entaillais l’écorce

Mille rubans flottants

S’en échappant

Comme s’ils avaient été

Ivres

De liberté

Mais sans doute projetais-je

Sur leurs minces existences

Un poids dont

Jamais

Ils ne seraient atteints

L’angoisse est

Fondamentalement humaine

L’espoir congénitalement

Rivé aux basques des

Existants sur Terre

 

TE voici donc

Chaudement habillée

D’un long caban noir

D’un pantalon

Il faut dire

 Avec cette Tramontane

L’hiver semble arrivé

Avant l’heure

De longues lames d’air glacé

Viennent du Nord

Avec de sinistres feulements

L’eau se hérisse

De milliers de picots

De courtes vagues

Font leur clapotis

Tout contre les pilotis

De la passerelle

 

TU ne lis pas

TU ne fumes pas

TU bouges à peine

L’air t’enveloppe

Dans sa tunique

De glace

Vis-TU au moins

TOI l’Inconnue

Qui hante mes nuits

Qui vrille mon ombilic

Qui étoile le réseau de mes nerfs

Attise mes pensées

Et assure mes insomnies

De navigations hauturières

Sans fin

 

Où le port où s’amarrer

Où la demeure assurant d’un abri

Où le havre de paix

Et le sourire étincelant

De mille feux

Où la paix

Qui cingle

Vers le large

Et le repos de l’âme

Où la sérénité qui autrefois

Lançait ses oriflammes

Dans le ciel semé d’étincelles

 

Appassionata.

 

Trois jours que tu n’es pas apparue

Trois jours à attendre

En vain

A scruter l’horizon étroit

De ces planches où

Sans doute

Flotte encore

Un air de TOI

Une fragrance

Peut-être une mélodie italienne

Le rythme d’une bergamasque

Cette danse gaie

Vive

Sautillante

Qui ponctuait

La scène de la commedia dell’arte

 

Le vent s’est encore assombri

Il fait de longues coulées

Lacère la face de l’eau

L’entaille de grandes balafres

Grises

Blanches

Parfois teintées

De cuivre

D’étain

J’ai plongé mes mains

Dans les poches

De ma vareuse

Dissimulé ma tête

Sous un ample suroît

C’est comme si quelque

Fin du monde s’annonçait

A l’horizon de l’Homme

 

La lumière est basse

Semblable à un étiage hivernal

Sans doute

Dans les cabanes de pêcheurs

Brulent des falots

Identiques à des torches de résine

Dans le profond des grottes

Partout on s’amasse

Au bord de l’âtre

Partout on frotte ses mains

Aux doigts gourds

Aux jointures pâles

Partout on attise les braises

Alors que le vent cogne aux volets

Que la rumeur s’acharne

Que la tempête enfle

Pareille à un animal à l’agonie

Qui hurle à la Lune

Jette aux étoiles

Sa peur ancestrale

 

Trois jours sans TOI

Et l’effroi de demeurer

SEUL

Enfonce dans la spire

De ma cochlée

Ses doigts

Ravageurs

Fore mes yeux

Qui s’agrandissent

Jusqu’à

La mydriase

Serait-ce cela

La mydriase

Le comble de

La lucidité

 

Maintenant je suis

Sur la planche

Qui ressemble

Etrangement à

Une coupée

De quel navire

Pour quel voyage

Pour quelle destination

Inconnue

 

Tout au

Bout

De

La

Passerelle

Pareil à un

Pavillon

De complaisance

Flotte

Un bout

De toile noire

Faseye

Une écharpe de

TOI

Que

Sans doute

Tu as laissée

Pour dire le précieux de

TON

Passage

J’ose à peine penser

Qu’elle m’était destinée

 Passager clandestin d’une

Si

Enigmatique

Traversée

 

Autour de mon cou

Le mince foulard

Signe

L’impossible rencontre

Le deuil avant même

Le mariage

Le retour

Avant le départ

Pour l’ile illusoire de

Cythère

Ton odeur est

Troublante

Presque insistante

Comme si

Dans cette perdurance

De la mémoire

S’insinuait

La touche légère d’un

Regret

S’imprimait le stigmate

De ce qui ne peut

Jamais avoir lieu

Que

Dans le songe

Dans l’imaginaire

 

De la fenêtre du train

Qui file en direction de

La Toscane

J’imagine déjà

Les chandelles

Des cyprès

Levées

Dans le tumulte du ciel

Le moutonnement subtil

Des collines

La masse sombre

Des grandes demeures

Le luxe des jardins

Le calme des pièces d’eau

Où se reflète

Le jeu puéril des nuages

Je ne sais si

Le hasard TE mettra

Sur mon chemin

J’ai si peu d’indices

Sauf ce bout de papier

Froissé

Entre mes doigts

Qui tremblent un peu

Le titre de mon

Prochain livre

En lettres cursives

Andante

Afin de refaire

Le voyage depuis

Le début

Là où

Tout encore

Etait à titre

D’hypothèse

Comme un événement

 A venir

Oui

A venir

Sans cela

Longue sera la nuit

Privée d’étoiles

Privée

Oui

 

 

 

 

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